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Réforme du DPE : 600 000 logements chauffés à l’élec ne seront plus des passoires thermiques

16 FÉVRIER 2021 - CFP

Avec la réforme du DPE au 1er juillet prochain, 600 000 logements chauffés au fioul deviennent des passoires thermiques, ainsi que près de 200 000 logements chauffés au gaz. A l’inverse, 600 000 logements chauffés à l’électricité sortiront du statut de passoires. En cause : moins d’émissions de gaz à effet de serre.

dpe

Premier gros changement dans la réforme du Diagnostic de Performance Energétique (DPE), le cabinet d’Emmanuel Wargon, ministre chargée du Logement, a assuré lundi 15 février que le DPE sera rendu opposable juridiquement, comme le prévoit la loi Elan, au 1er juillet 2021 – date à laquelle le DPE fait peau neuve. Deuxième changement : le DPE sera rendu plus « lisible » avec le montant théorique des factures énergétiques. « Le but sera de mettre en avant une estimation de la facture énergétique théorique du logement, sous forme de fourchette. Cet indicateur sera d’affichage obligatoire sur les annonces immobilières à partir du 1er janvier 2022 », explique le cabinet de la ministre. Le troisième changement concerne l’étiquette énergie tenant compte à la fois de la consommation d'énergie primaire qui a été conservée et d’un critère carbone avec les émissions de gaz à effet de serre pour « plus de cohérence entre le DPE et les orientations de la politique de rénovation énergétique ». Décryptage.

Nouvelle étiquette énergie

Ce dernier étage de la refonte du DPE va voir la révision des seuils définissant les différentes étiquettes et notamment les passoires thermiques, à savoir les logements d’étiquettes F et G. Aujourd’hui, selon la classification du DPE actuel, on estime à près de 4,8 millions le nombre de passoires (étiquettes F et G) en France métropolitaine, soit 17 % des logements. Pour ces classes F et G, la fiabilisation de la méthode de calcul et les changements de seuils induiront des mouvements en double-sens, explique le cabinet de la ministre. Environ 800 000 logements jusque-là classés E deviendront des passoires thermiques tandis qu’en sens inverse, environ 800 000 logements actuellement classés F rejoindront la classe E. Les logements qui entrent dans la catégorie des passoires thermiques avec la refonte du DPE sont principalement des logements aujourd’hui chauffés au fioul (environ 600 000) et dans une moindre mesure des logements chauffés au gaz (environ 200 000). Environ 600 000 logements chauffés à l’électricité et 200 000 logements chauffés au bois ne seront, eux, plus considérés comme des passoires.

La nouvelle répartition des logements issue de la refonte du DPE classe ainsi parmi les passoires thermiques les logements les plus émetteurs de gaz à effet de serre explique le gouvernement. En considérant que les passoires seront rénovées d’ici 2028 conformément aux objectifs fixés, cela permettra de diminuer les émissions nationales de 14 MtCO2.an supplémentaires par rapport à la situation avant la refonte du DPE.

Risque de pointe électrique négligeable

Les changements de définition et l’introduction d’un critère carbone ne conduiront pas à faire disparaître artificiellement des passoires thermiques explique le cabinet du ministère, puisque le nombre de logements excessivement consommateurs d’énergie avant et après réforme reste constant, à hauteur de 4,8 millions de logements. En effet, près de 80 % des logements chauffés à l’électricité actuellement classés F et G le resteront après la réforme. Si effectivement certains logements chauffés à l’électricité pourront bénéficier d’une amélioration de leur classe de performance énergétique, ce sont pour la plupart de petits logements qui étaient à la limite de l’étiquette F du DPE actuel. Ils n’exposent pas leurs occupants à des situations de précarité énergétique. Par exemple, pour un logement de 40 m² qui se verrait ainsi « promu » de F à E, la facture d’électricité est de l’ordre de 80 €/mois. « Par ailleurs, le risque d’augmenter à terme la pointe électrique faute d’avoir rénové ces logements est négligeable dans la mesure où la consommation des 600 000 logements chauffés à l’électricité, relativement petits et par ailleurs déjà proches de l’étiquette E dans le référentiel du DPE actuel, est bien moindre que les économies d’électricité qui seront générées par la politique de rénovation des logements chauffés à l’électricité qui restent considérés comme passoires avec le nouveau DPE et dont on estime le nombre à près de 2 millions », se défend le gouvernement.

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