Coup de mou pour la PAC air/eau en ce début d'année avec une dégringolade de 40 %. Réunie ce jeudi 14 mars lors de la JPAC annuelle, la filière pompe à chaleur compte sur la simplification de MaPrimeRénov' pour relancer un marché grippé.
En introduction de la 7e édition des Journées de la PAC - organisée à Paris ce jeudi 14 mars -, le président de l’Afpac François Deroche a énoncé quelques chiffres marchés. Inutile de rappeler qu’ils ne sont pas bons. Les équipements sur vecteur eau se sont effondrés en 2023 par rapport à 2022 avec une baisse du marché de 14 %. Ces chiffres ont été dévoilés début février par le syndicat Uniclima. Le plus inquiétant est que cette dégringolade s'est dégradée au dernier trimestre pour la PAC air/eau avec – 30 % sur le T4 2023, comme l'a annoncé le président d’Uniclima Stanislas Lacroix. Et elle s’accentue sur le début d’année 2024 avec - 38 % en janvier 2024 VS janvier 2023 et - 43 % en février. En somme le marché des équipements air/eau est à – 40 % en janvier-février (par rapport à janvier-février 2023). L’addition est même très salée puisque les unités extérieures air/air qui ont performé l’an dernier (910 000 pièces et + 13 %) sont en recul avec – 17 % sur le dernier trimestre 2023, – 3 % en janvier 2024 et – 12 % sur le mois de février. Lot de consolation : le marché de niche des équipements eau/eau – 3 500 PAC eau/eau ont été vendues en 2023 – est lui en stagnation sur ce début d’année.
Autant dire que l’année 2024 s’annonce mauvaise et que les acteurs ne sont pas optimistes. « C’est au moment où la pompe à chaleur doit accélérer qu’elle connaît une crise… », lance le président de l’Afpac. « Les industriels mettent leurs équipes au chômage technique – on pense à Atlantic pour son usine de Billy-Berclau et à Saunier Duval à Nantes –, les professionnels se détournent même de ces équipements pour s’orienter vers des solutions avec du photovoltaïque. Mais ce coup de canif ne doit pas nous détourner pour attendre un marché autour du million de PAC (pour les besoins de chauffage et d'ECS) d’ici 2027 ! »
Maître-mot : la stabilité
Pour sonner la révolte et relancer le secteur, le président de l’Afpac réclame de la stabilité aux instances. « La filière pompe à chaleur a besoin de stabilité, les industriels pour investir mais aussi les installateurs. Les particuliers ont aussi besoin de cette stabilité pour s’y retrouver dans les aides à la rénovation ». Cette stabilité tant attendue va enfin voir le jour puisque plusieurs mesures de simplification destinées à relancer le marché de la rénovation ont été annoncées vendredi 8 mars à l’issue d’une réunion entre les organisations professionnelles du bâtiment et les ministres de la Transition écologique du logement. Nous l’évoquions dans nos colonnes la semaine dernière. « Cela a porté ses fruits », explique François Deroche, qui se réjouit de la fin de l’obligation de fournir un DPE jusqu’au 31 décembre 2024, mais également de la réintroduction des mono-gestes dans le périmètre des travaux éligibles à MaPrimeRénov’, toujours jusqu’au 31 décembre 2024… Quid de 2025 ? On ne sait pas.
Bientôt un centre d’expertise dédié à la PAC
François Deroche a aussi rappelé l’importance des acteurs de la filière sur le terrain. « Nous devons attirer davantage de femmes et d’hommes pour arriver à nos objectifs et nous devons mieux accompagner les installateurs de chaudières à appréhender la pompe à chaleur ». Des discussions ont même été engagées avec les pouvoirs publics pour monter un consortium sur l’attractivité des métiers.
L’Afpac réfléchit enfin avec ses membres à la création d’un centre d’expertise. « On souhaite que ce centre soit une référence des règles de l’art, un véritable guichet unique, un animateur de l’ensemble de la filière et un appui pour garantir la qualité des installations ». Le nom est déjà tout trouvé : le CePAC.
