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«Il faut cesser ces annonces intempestives d’interdiction des chaudières»

30 MAI 2023 - L'installateur

Dans une lettre ouverte à la première ministre, le président du Synasav s’oppose à l’exclusion des chaudières gaz.

Synasav

Au tour du Synasav de réagir au Plan d'action de réduction des émissions de gaz à effet de serre présenté le 22 mai par la première ministre, Elisabeth Borne. Roland Bouquet, président du Synasav, a choisi d’adresser une lettre ouverte à la première ministre ce mardi 30 mai, en tant que représentant national des experts de la maintenance. Il lui demande tout d’abord de prendre le temps de la concertation. Avant de s’opposer à l’exclusion des chaudières gaz, «qui fonctionnent aussi bien au biométhane ou à l’hydrogène. Où est la cohérence alors d’investir sur nos nouvelles filières énergétiques en plein essor autour de l’hydrogène et du biométhane ? Pour les réserver aux industriels ? Quel avenir pour les solutions hybrides ?», interroge-t-il.

Pour remplacer les 6 millions de chaudières basse température existantes, Roland Bouquet prône la chaudière THPE, une «excellente solution de transition». Il pointe par ailleurs le manque d’entretien des pompes à chaleur : «Nous estimons que plus de 50 % des PAC installées actuellement ne sont pas entretenues. Une étude récente menée par le Synasav démontre qu’une PAC non entretenue a une surconsommation de plus de 20 % dès la deuxième année (sans parler de l’impact sur la durée de vie de l’appareil)». Le président du Synasav appelle à la généralisation d’une obligation annuelle d’entretien de toutes les PAC installées et à venir. Et alerte sur la précarisation des propriétaires de PAC, confrontés à des difficultés financières pour prendre en charge les réparations de leur installation en panne. (lire notre articleDéfaut d’entretien des PAC : une bombe sociale en perspective ?)

Enfin, la lettre ouverte attire l’attention du gouvernement sur les points suivants :

  • Former un technicien spécialiste de la chaudière à la thermodynamique coûte à l’entreprise environ 10 000 € par technicien, en intégrant l’outillage, les équipements de mesures, etc.  A cela s’ajoute la nécessité de changer de véhicules, pour des raisons de poids et de taille des équipements.
  • Le temps d’intervention pour une maintenance est beaucoup plus long pour une PAC : seules 4 pompes à chaleur peuvent être entretenues par jour et par technicien, contre 7 à 8 pour les chaudières.
  • Il faut veiller à ne pas déstabiliser les filières de formation. Avec 12 millions de foyers concernés, on ne basculera pas brutalement d’une technologie à une autre.
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