Le président du syndicat des industries aérauliques et frigoriques Uniclima, François Frisquet, perçoit l’offre de chaudière à 1 euro comme une « opportunité » pour dynamiser le marché de la rénovation en France, malgré le manque de concertation et le flou autour du crédit d’impôt.
300 000. Tel est le nombre de vieilles chaudières fioul qui devraient être remplacées cette année d’après les annonces faites par le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, et la mise en place du dispositif "chaudière 1€". « Une opportunité » pour le président d’Uniclima François Frisquet, qui s'est réjoui de ce dispositif lors de la conférence de presse annuelle du syndicat ce mercredi 6 février. « Quelle que soit la communication, tout cela est bon pour la rénovation du parc de chaudières. Ce dispositif va contribuer à donner une impulsion au marché, même s’il y a un risque de créer un ralentissement en début d’année le temps que cette offre soit mise en place de façon efficace et comprise par toute la filière professionnelle ». François Frisquet regrette toutefois la tergiversation des pouvoirs publics sur le crédit d'impot pour la transtion énergétique (CITE) et dénonce une période d'attentisme. « Le CITE aurait dû faire peau neuve et se transformer en prime pour 2019. Finalement, les pouvoirs publics ont maintenu ce dispositif de CITE traditionnel, en introduisant au tout dernier moment dans la loi de finances des évolutions et modifications sans aucune coordination avec la filière. Et à l’heure actuelle, l’arrêté du projet de loi de finances qui a été voté n’a toujours pas été publié. C’est une situation inédite qui nous empêche de connaître exactement les équipements qui se trouvent exclus du CITE ». François Frisquet a enfin mis en garde la profession sur la possible arrivée d'éco-délinquants et sur le manque de main d'oeuvre pour couvrir la prochaine forte vague de remplacement de vieilles chaudières fioul par des chaudières à condensation gaz ou par des équipements ENR.
Chassé-croisé entre basse température et condensation
Car les chaudières à condensation gaz vont continuer de proliférer dans l'Hexagone et les derniers chiffres marché du syndicat Uniclima confirment cette tendance. Avec un total de 544 000 pièces vendues l’an dernier, elles progressent de 11 %. Les chaudières basse température gaz et fioul connaissent, elles, une nouvelle baisse comme on pouvait s’y attendre (- 18 % entre 2018 et 2017). Au total, il s'est vendu en France en 2018 quelque 671 000 chaudières gaz et fioul, soit 30 000 de mieux qu'en 2017.
Le marché des PAC hybrides s’élève lui à 2 800 pièces, contre 2 900 pièces en 2017.
Le bois attend son heure…
Le marché des chaudières biomasse progresse pour la seconde année consécutive (+ 2 % seulement) avec 10 900 pièces en 2018 contre 10 700 pièces en 2017. Dans le détail, le marché des chaudières à chargement automatique – dont la grande majorité sont des chaudières à granulé – progressent fortement de 46 %. Ces chaudières dominent désormais le marché et s’installent majoritairement en remplacement des chaudières fioul, du fait de la fin du crédit d'impôt appliquée à ces dernières. « 2019 sera une année de transition pour les chaudières biomasse avec la mise en place de l’éco-conception au 1er janvier 2020 qui verra la disparition des chaudières de classe 5 sur le marché. Mais ce marché va indéniablement être boosté par le coup de pouce chauffage ! », a conclu François Frisquet.
