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Chaudière 1 euro : le gouvernement sort l’artillerie lourde

25 JANVIER 2019 - CFP

Le ministre de la Transition écologique et solidaire François de Rugy et Julien Denormandie, ministre chargé de la Ville et du Logement, ont présenté ce jeudi 24 janvier le dispositif de prime à la conversion des chaudières. Objectif : changer 600 000 chaudières en deux ans.

Chaudière fioul : le gouvernement veut remplacer 20 % du parc en deux ans

Le chantier est simple : remplacer 20 % du parc de chaudière fioul en deux ans. « Ambitieux » diront certains fabricants mais c’est bel et bien l’objectif du gouvernement et de François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire, qui en a profité pour présenter le dispositif de prime à la conversion des chaudières. « Le chauffage des logements a un double enjeu : climatique d’une part pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’autre part économique et social pour améliorer le pouvoir d’achat de nos concitoyens. Et la chaudière au fioul – dont le parc est estimé à 3 millions – cumule un certain nombre d’inconvénients comme le fort dégagement de taux de CO2 et une facture fluctuante en fonction des prix du pétrole. Notre volonté est donc de réussir à libérer les Français du fioul et leur permettre d’avoir un mode de chauffage plus performant avec une facture maitrisée ».

Changer de chaudière entraînerait - en plus d'une réduction de gaz à effet de serre - entre 900 et 1 200 euros d'économies par an sur sa facture de chauffage. Le ministère de la Transition écologique et solidaire a ainsi publié les différentes aides technologie par technologie destinées aux ménages français pour remplacer leur chaudière fioul par une chaudière biomasse, une Pac air/eau, un système solaire combiné ou encore une chaudière gaz très haute température.

Voir le tableau qui récapitule les aides pour changer sa chaudière par un système ENR

Et la migration du parc au fioul vers les ENR a été lancée la semaine dernière en Seine-et-Marne par le fournisseur Effy qui s’occupe de toutes les modalités d’installation. D’autres fournisseurs d’offre comme Engie, EDF et Total proposent également leur service pour simplifier la vie des ménages. « La simplicité est le maître-mot », a déclaré Julien Denormandie, ministre de la Ville et du logement. « Aujourd’hui, il existe une multitude d’aides. Nous avons donc travaillé ces derniers mois pour simplifier ces dispositifs et avec l’aide des partenaires – comme le sont Engie, EDF, Effy ou encore Total qui vont être des interlocuteurs directs pour les ménages –, le reste à charge du particulier sera au prix d’une baguette de pain. Toute la galère qui consistait avant à aller chercher des aides pour espérer financer un projet est terminée. On arrive à simplifier les démarches de nos citoyens et à apporter un package complet ! C’est un changement de méthode radical ». Les quatre fournisseurs d'énergie cités ci-dessus en ont profité pour rappeler leurs différentes offres. Engie avait même dégainé mercredi dernier en proposant sa chaudière à 1 euro. « Nous ne voulons pas créer un guichet unique du changement de la chaudiere au fioul mais nous appuyer sur des acteurs privés qui sont sur le terrain », a complété François de Rugy.

Du fioul au bois

Mais alors concrètement, comment cela se passe si un ménage ayant 26 000 euros de revenus annuels – soit entre les plafonds « grande précarité » et « précarité » des aides de l’Anah – souhaite remplacer sa chaudière fioul par une chaudière biomasse à granulé dont le coût d’acquisition et d’installation s’élève à 15 000 euros ?

Le ménage bénéficiera de 4 000 euros de CEE et de 7 100 euros au titre de l’Anah (programme « Habiter mieux agilité ») – soit une prime de 11 100 euros au total de prime à la conversion des chaudières – par auxquels s’ajoute 900 euros de CITE (soit 30 % du coût). Le ménage a donc un reste à charge de 3 000 euros (15 000 – 11 100 – 900 = 3 000), qu’il peut couvrir en contractant un éco-prêt à taux zéro, en profitant du fait qu’à compter de mars 2019, il y sera éligible même s’il ne réalise pas un bouquet de travaux. S’il décide donc de financer son reste à charge par un éco-PTZ sur 5 ans, soit 600 euros/an, ses mensualités s’élèveront à 50 euros. Avec sa nouvelle chaudière biomasse, si le ménage payait 1 950 euros de fioul par an, il ne paiera plus que 1 050 euros avec ce nouveau mode de chauffage. Les économies d’énergie ainsi réalisées lui permettront d’économiser 300 euros par an sur les 5 premières années (période de remboursement de son prêt à taux zéro) et, à partir de la 6ème année, d’économiser 900 euros (1 950 – 1 050).

Du fioul à la Pac

Même cas d’école pour une pompe à chaleur air/eau. Si on soustrait 7 981 euros de prime à la conversion des chaudières (4 000 euros de CEE et 3 981 euros de l’Anah) et 1 206 euros de CITE (30 % du coût) au prix d’une pompe à chaleur air/eau de 12 000 euros, le ménage a un reste à charge de 2 813 euros. Il pourra couvrir cette somme en contractant un éco-PTZ sur 5 ans, soit 563 euros par an, soit une mensualité de 47 euros. Alors que ce ménage payait 1 950 euros de fioul par an jusqu’à présent, il ne paiera plus que 750 euros d’électricité avec son nouveau mode de chauffage. Les économies lui permettront d’économiser 640 euros par an sur les 5 premières années, avant d’économiser 1 200 euros à partir de la 6ème (1 950 – 750 euros).

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