La ministre de la Transition écologique Barbara Pompili est revenue dans les colonnes du journal Le Parisien sur la probable obligation d’un accompagnateur Rénov’ qui sera présent du début à la fin d’un chantier. Pas sûr que cette mesure soit accueillie favorablement du côté des artisans...
Interrogée en début de semaine par Le Parisien, la ministre de la Transition écologique a confirmé qu’un tiers de confiance accompagnera bien les travaux de rénovation énergétique au coté du client et de l’entreprise en charge des prestations - comme évoqué dans le rapport Sichel publié il y a deux semaines -. « Nous suivrons les recommandations [de ce rapport] en créant un « accompagnateur rénovation », un interlocuteur unique de chair et de sang. Ce professionnel agréé par l'Etat accompagnera gratuitement les ménages pour déterminer quels travaux sont nécessaires, à quel coût et de quelles aides chacun pourra bénéficier. Il pourra également orienter les ménages vers les bons artisans et superviser les travaux. Cet accompagnement de A à Z, c'est le maillon qui créera un big-bang des rénovations », a déclaré Barbara Pompili.
« Gratuit », mais pour qui ?
Si la ministre parle d’une gratuité de service, elle poursuit en confirmant que l’Etat subventionnera le coût de l’accompagnement, en favorisant les ménages très modestes. « On estime que la mission de ce nouvel accompagnateur coûtera en moyenne 1 200 euros par logement, financés par l'Etat pour les plus modestes. Le plan de relance prévoit déjà 2 milliards pour la rénovation des logements jusqu'en 2022, et il faudra se projeter au-delà et donner de la visibilité ». Quid des autres ménages modestes et plus aisées qui représentent plus de la moitié des consommateurs des primes pour rénover leur habitat ? Qu’en pensent les artisans dans tout cela ? Ne risquent-ils pas de se sentir surveillés ? Cela pourrait bientôt faire grincer des dents la profession dont on attend les réactions.