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Une nouvelle EnR dans les tuyaux ?

06 JANVIER 2022 - L'installateur

Les sociétés Arkteos et Equium travaillent ensemble au développement d’une pompe à chaleur thermo-acoustique, utilisant l’énergie du son. Des premiers tests grandeur nature vont être réalisés chez des particuliers fin 2022 ou début 2023.

Arkteos

«Le moteur acoustique de la société Equium est une technologie de rupture, qui permet de se passer des fluides frigorigènes. C’est un avantage majeur car les contraintes imposées par la réglementation européenne vont s’accentuer au fil des ans», déclare Richard Bachelier, directeur général de la société Arkteos. Ce fabricant de pompes à chaleur, basé à Guérande (44), a signé il y a six mois un partenariat avec Equium. Objectif : commercialiser à terme des pompes à chaleur thermo-acoustiques assurant chauffage, rafraîchissement et production d’ECS. Deux solutions destinées aux maisons individuelles pourraient voir le jour : la première se rapprocherait de la technologie des Pac géothermiques, et la seconde serait une gamme de pompes à chaleur air/eau.

La pompe à chaleur thermo-acoustique existe à ce jour seulement à l’état de prototype. Il s’agit maintenant pour les deux partenaires de vérifier un certain nombre de points, avant de passer à la commercialisation : s’assurer que les performances obtenues en laboratoire se retrouvent bien sur le terrain, vérifier que le coût et la compacité de la solution sont acceptables, valider la fiabilité du système… Des premiers tests grandeur nature vont être réalisés chez des particulier fin 2022 ou début 2023. Ils porteront probablement en priorité sur la technologie géothermie.

«Nous allons pouvoir aider Equium grâce à notre connaissance des réseaux de distribution d’une part et des besoins en termes de puissance d’autre part. Nous sommes aussi des experts de la régulation de chauffage et nous allons pouvoir suivre les field tests à distance, nos régulations étant connectées», précise Richard Bachelier.

Comment ça marche ?

La Pac acoustique utilise l’effet thermo-acoustique, c’est-à-dire la propension qu’ont les ondes sonores à échanger de la chaleur avec un solide. Cédric François, le président d’Equium, l’explique en vidéo sur le site de son entreprise : «Mettez un petit volume de gaz dans un tube. Lorsqu’il est chauffé, il se dilate et comprime le gaz à côté contre une partie plus froide de la paroi, à qui il cède sa chaleur. Il se contracte alors, revient à sa position initiale et ainsi de suite. On assiste à un mouvement d’oscillation qui crée un son car des ondes acoustiques se mettent automatiquement en résonnance dans le tube, exactement comme dans un tuyau d’orgue. En pompant de la chaleur, les ondes acoustiques font un travail de compression/détente, comme dans un moteur avec un piston ou un compresseur qui fait du froid.» Dans les pompes à chaleur, les ondes acoustiques sont générées et amplifiées automatiquement par gradient de température, ou par électricité. Comme les Pac ne contiennent aucune pièce mobile, elles ont une importante longévité, estimée à 30 ans. Cédric François évoque également «une efficacité équivalente à une pompe à chaleur traditionnelle, mais sans gaz à effet de serre». Et précise que la machine est silencieuse : le son reste confiné à l’intérieur. Une machine silencieuse qui pourrait faire bien du bruit dans le milieu du génie climatique, si les tests sont concluants...

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