Le CSTB, accompagné de l’Agence Qualité Construction (AQC), a présenté ce mardi 14 février la base de données nationale des bâtiments (BDNB). Tous les bâtiments de France métropolitaine ont désormais leur « fiche d’identité » comportant plus de 250 informations. Près de 20 millions de bâtiments sont déjà référencés.
38 millions de logements, près d’un milliard de m² de locaux tertiaires. Tel est le patrimoine du bâti en France. Et face aux changements climatiques et aux évolutions de la société, une rénovation du parc va s’imposer. « Nous sommes face à un enjeu de rénovation massif. Et la rénovation thermique des bâtiments passe par une connaissance approfondie du parc existant… », s’est exprimé le CSTB. « C’est pourquoi nous avons voulu une vue haute définition du parc ». Les acteurs de la construction regroupés dans le collectif Profeel ont donc dévoilé ce mardi un nouvel outil : la base de données nationale des bâtiments (BDNB).
DPE prédit avec des algorithmes
Pour mener à bien ce projet, le CSTB a croisé les données d’une trentaine de bases issues d’organismes publics pour constituer une cartographie fiable du parc immobilier métropolitain. Un algorithme prédit les valeurs probables des données manquantes, et des modèles physiques simulent les performances de chaque bâtiment, notamment sa consommation d’énergie. C’est ainsi que le CSTB a constitué une base de données des bâtiments. Pour chaque bâtiment, la BDNB renseigne notamment son histoire administrative, son âge, sa morphologie, les matériaux utilisés pour sa construction, ses équipements techniques, son mode de chauffage, une estimation de son étiquette DPE (en l’état et après rénovation), puisque toutes les informations d’un bâtiment ne sont pas connues. Un ensemble des bâtiments du parc disposent de DPE « simulé » pour donner une tendance. La BDNB intègre également les consommations énergétiques publiées en open-data (SDES, données locales de l’énergie). « On a construit une sorte de fiche d’identité pour chaque bâtiment, qui sera dotée de 250 informations clés », ajoute le CSTB.
Trois niveaux d’accès
La base est structurée en trois niveaux. La « BDNB open » qui regroupe toutes les données publiques libres d’accès. Son téléchargement est en accès libre depuis le portail data.gouv.fr. La « BDNB ayants-droits » dont l’accès est conditionné aux règles de diffusion fixées par les propriétaires de certaines données. Et la « BDNB expert » accessible dans le cadre de travaux de recherche et d’expertise conduits avec le CSTB. La BDNB constitue la première base publique et ouverte de référence. Son objectif : éclairer le parc de bâtiments et identifier ceux qui « posent problèmes », en vue de les rénover.
Déjà deux plateformes
Le CSTB a mis en ligne le site Go-Rénov Particulier et Go-Rénov Bailleur. Ce sont des plateformes qui aideront les bailleurs dans leur diagnostic de rénovation énergétique. Près de 20 millions de bâtiments sont référencés. Deux autres plateformes vont jour le jour. Go-rénove collectivité sera elle disponible à l’été 2023, et Go-rénove-tertiaire dans la foulée.
La BDNB est une photographie exhaustive de l’état du patrimoine française, à un instant t. Elle sera actualisée trois fois par an – avec une possibilité d’augmenter le tempo – pour permettre de suivre l’évolution du parc. « L’objectif final est d’avoir les bonnes solutions et bons outils pour rénover et décarboner la filière. Si on rénove 20 % des logements (les plus énergivores et émetteurs de carbone comme ceux chauffés au fioul notamment), on peut réduire de 50 % les émissions de carbone », a conclu le CSTB.
Pour consulter le site Go-Rénov Bailleur, c’est par ici.
