Deuxième année de baisse pour les ventes de tubes PER et multicouche qui ont souffert en 2023 d’une conjoncture économique difficile en neuf comme en rénovation. Mais la reprise n’est pas loin, positive Florent Kieffer, président du syndicat Cochebat, qui table sur une sortie du tunnel en 2025.
Les tubes en matériau de synthèse n’ont pas fait exception à la rudesse du marché en 2023, où les ventes de tubes PER et multicouche ont reculé de 8 %. En volume, cela a représenté 70 millions de mètres linéaires mis sur le marché, contre 75 millions en 2022, année où les ventes avaient déjà baissé de 20 %. L’année avait pourtant plutôt bien commencé mais c’est à partir du mois de septembre que le ralentissement s’est nettement fait sentir. En outre, contexte économique oblige, au-delà de la baisse des installations, Cochebat constate un report des achats vers des offres d’entrée de gamme, ou de marques de distributeurs. Pour autant, les chiffres auraient pu être plus mauvais, se rassure le syndicat, qui observe une « relative résistance » de ses produits. A titre de comparaison, le cuivre recule, lui, de 10 %, selon les estimations de Cochebat*. « Nous ne sommes absolument pas inquiets sur l’avenir de nos solutions, le vrai facteur, c’est la durée de la crise », positive Florent Kieffer, qui estime avoir atteint un point bas et table sur une sortie du tunnel en 2025. Parmi les signes positifs du marché, le multicouche a continué de gagner du terrain, avec une progression de + 36 % en trois ans. Il pèse aujourd’hui pour un tiers du marché des tubes en matériaux de synthèse. Le diamètre 32 en particulier, utilisé pour le raccordement des pompes à chaleur, poursuit sa percée, et cela malgré la baisse des ventes de Pac. Les plus gros diamètres sont également en progression, d’environ + 9 %, et prennent la place d’autres matériaux dans le collectif, par exemple en colonne montante.
Miser sur le collectif
Le marché des surfaces rayonnantes pour sa part – plancher, plafond et murs chauffants/rafraîchissants - accuse également le coup et termine l’année 2023 à -10 %. Soit 4,2 millions de m² contre 4,7 millions l’année précédente. Les causes sont les mêmes : baisse du marché du neuf, mais aussi dans une certaine mesure, recul des systèmes de chauffage par boucle à eau chaude. Rappelons que le marché a perdu 250 000 générateurs de chauffage à eau chaude en deux ans (source Uniclima), tandis que les ventes de Pac air/air utilisées comme chauffage principal n’ont cessé de progresser. « On a des atouts à faire valoir sur le vecteur eau », défend le syndicat, qui reconnaît un certain déficit d’image du rafraîchissement par circulation d’eau, au sol comme au plafond. Le syndicat s’évertue également à faire valoir les atouts du plancher réversible basse température dans le collectif. Une solution encore confidentielle en France, qui représente moins de 10 % des émetteurs, contre plus de 25 % en moyenne en Europe. « Mais les choses évoluent dans le bon sens », déclare Rémi Bertsch, président de la commission communication de Cochebat. En 2023, le syndicat a lancé la marque « Certitherm collectif », en s’appuyant sur l’expérience acquise dans la maison individuelle. Certitherm est une marque de qualité appliquée à un système complet incluant tubes, collecteurs, isolant et régulation. Outre les performances thermiques et environnementales intrinsèques, « Certitherm collectif » ajoute une caractéristique d’atténuation acoustique, essentielle en logement collectif. Avec comme objectif avoué de « créer le réflexe du plancher chauffant/rafraîchissant basse température dans le collectif ».
*Créé en 1984, le syndicat Cochebat réunit 13 adhérents, fabricants de tubes polymères (PER et multicouche), raccords, et surfaces rayonnantes basse et très basse température, représentant environ 80 % du marché.
De gauche à droite : Benoît Smagghe (Comap), président de la commision technique, Rémi Bertsch (Rehau), président de la commission communication, Florent Kieffer (Thermacome), président de Cochebat.
