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Travailler ou pas : le dilemme des artisans

26 MARS 2020 - L'installateur

Confrontés à la crise sanitaire, les artisans doivent prendre des décisions difficiles. Ils témoignent sur les réseaux sociaux.

Travailler ou pas ?

Face à l’épidémie, certains arrivent à se remotiver, comme Mickael Saillour, artisan chez l’entreprise Breizh Désembouage située à Plourin-lès-Morlaix (29): «Fin de journée. Après un moment de doute, moral à plat, car on est tous humains dans les moments difficiles. On se remotive :  

- révision du matériel,

- amélioration du matériel, 

- construction du nouveau matériel.

Pour mieux repartir à la reprise !».

D’autres font preuve de solidarité : «Pour le personnel soignant, la police, gendarmerie, caissier etc., tous nos déplacements sont offerts et nous faisons une remise de 25 % sur la main d’œuvre pour toutes urgences nécessitant notre intervention», a indiqué l’entreprise O.V. Plomberie sur Twitter. Cette entreprise continue à assurer un service minimum de dépannage plomberie/chauffage sur l'ensemble de la Haute-Loire et alentours, ainsi que les chantiers sans contact avec la clientèle.

D’autres enfin s’adaptent. Ainsi, à Lyon, l’entreprise Rakor Plomberie SARL rassure ses clients sur Facebook en leur présentant son protocole permettant d’intervenir en toute sécurité :

- «Port de protections adaptées et efficaces (masque intégral autonome, gants et sur-chaussures à usage unique, produit désinfectant).
- Protocole d'intervention à votre domicile, déplacement limité, contact minimal (on ne vous croisera pas ou le moins possible).
- Paiement dématérialisé et sans contact.»

Elle a posté le 25 mars le message suivant : «1ère intervention de dépannage avec notre protocole COVID19. Bien protégé = sécurité.»

Quant au chauffagiste alsacien Jason Blick, il arrive même à faire de l’humour en ces temps difficiles : «Ça fait depuis quatre jours qu’avec mon patron on change un réseau d’évacuation bouché dans un hôpital. On a fini il y a 10 minutes et j’attends dehors que le corps soignant sorte aux fenêtres pour nous applaudir mais j’ai l’impression qu’ils vont pas venir. Je dis ça mais j’ai un grand respect pour eux et ce qu’ils font pour nous dans cette période merdique...»

Ceux qui arrêtent de travailler...

Ceux qui ont dû se résoudre à arrêter leur activité s’expriment aussi massivement. Certains ont partagé l’attestation de non-déplacement de la CAPEB (https://bit.ly/3dowm2i), qui explique pour quelles raisons il n’est pas possible de reprendre le travail. D’autres ont commenté le post de Violaine Philippe (Capeb Moselle) intitulé «Le Covid -19 serait-il moins dangereux pour les salariés et chefs d'entreprise du Batiment» ? «D’un côté on nous demande de continuer notre activité et de l’autre les clients refusent de nous laisser rentrer chez eux !!! Comment gérer cette situation ? Pas d’autres choix que de fermer nos entreprises (en assurant tout de même les urgences), estime Christophe Auguste, dirigeant de l’entreprise Auguste SARL - Auguste Climatisation située à Bétheny (51). Sur Facebook, Bruno Rosec, gérant de la société Solaire Avantages de Plouescat (29), explique pourquoi il a décidé de fermer son entreprise : «En tant qu’entrepreneur responsable, je prend justement mes responsabilités. Il est hors de question de remettre mes gars au boulot, je refuse également de les mettre en congés payés. J’ai trop de respect pour eux et pour mes clients pour en faire de la chair à canon. Si nous devons déposer le bilan à cause de l’incompétence de nos gouvernants , et ben on le fera.»

Enfin, sur Linkedin, de très nombreux internautes ont liké le message du GESEC adressé à madame Muriel Pénicaud (https://www.linkedin.com/company/gesec/. Message demandant notamment comment il est possible de travailler alors que certains fournisseurs stoppent leurs livraisons et que les entreprises du bâtiment ont fait don de leurs masques aux hôpitaux...

Et vous, comment faites-vous  ? Apportez vos témoignages sur nos réseaux sociaux !

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