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Solutions d’efficacité énergétique connectées : quel potentiel de marché ?

24 FÉVRIER 2022 - CFP

Fin 2021, Les Echos Etudes se sont penchés sur les solutions d’efficacité énergétique connectées (régulation de chauffage, équipements IoT, smart building…) afin d’en analyser le potentiel de marché. Voici quelques-unes de leurs conclusions.

Etude Les Echos

Premier secteur passé au peigne fin dans cette étude : les appareils de régulation de chauffage (thermostats, sondes extérieures, vannes thermostatiques…) en rénovation dans le secteur résidentiel. En 2019, 199 000 appareils ont été installés. « La croissance du marché est modeste avec + 1,5 % par rapport à 2018. Mais, le marché est dans une phase de développement après le point bas atteint en 2015. Depuis cette date, la croissance annuelle du marché, en volume, est de 2,1 % », notent les auteurs de l’étude, précisant que ces systèmes offrent une solution à moindre coût (comparé à de lourds travaux de rénovation) pour améliorer la performance énergétique des logements.
Quant aux systèmes de régulation et de gestion technique des bâtiments, le marché a atteint 340,4 M€ en 2019, selon le syndicat ACR, témoignant d’une dynamique faible puisqu’entre 2015 et 2019, la croissance annuelle moyenne ressort à 1 %. A noter que la croissance a été de 1,8 % par rapport à 2018, mais la dynamique en valeur a été moins importante qu’en volume en raison de la poursuite d’un mouvement de baisse des prix.

L’IoT : premier levier de réduction des consommations
Les Echos Etudes ont interrogé un panel d’entreprises afin de déterminer quelles actions avaient été mises en œuvre pour réduire les consommations énergétiques. L’installation d’équipements IoT est le premier levier utilisé selon les résultats de cette enquête. « Cette solution bénéficie de plusieurs atouts pour le tertiaire : les coûts de déploiement sont relativement faibles et l’IoT permet d’accéder facilement à des informations exploitables (a minima pour prendre conscience de la problématique énergétique). En revanche, l’autre alternative digitale, à savoir les software d’energy management, est nettement moins courante avec 24 % des réponses. Les écarts sont très importants selon la taille des organisations. Seules 8 % des petites structures (250 salariés au plus) ont recours à une telle solution contre 46 % aux organisations de plus de 250 salariés. » L’investissement dans des équipements performants arrive en deuxième position (40 %), une option pourtant plus exigeante sur le plan financier.
L’étude note toutefois que les logiciels et plateformes d’energy management sont une bonne réponse à la hausse des prix de l’énergie pour 72 % des personnes interrogées. « La situation actuelle sur les marchés de l’énergie est indéniablement une aubaine pour les fournisseurs de ces solutions. D’autant que leur coût est relativement bon marché. Là encore, les grandes organisations sont les plus convaincues : 93 % (en cumul) contre 72 % pour les organisations de 250 salariés au plus. Il n’y a pas, en revanche, de différence notable entre le secteur privé et le secteur public. »

Un effort de pédagogie sur le décret tertiaire
Enfin, plus de 50 % des répondants estiment que le décret tertiaire devrait probablement conduire à des investissements à court terme. Cette proportion est à peu près comparable quelle que soit la taille de l’organisation (55 % pour les organisations de 250 salariés au plus, 50 % pour les organisations entre 251 et 5 000 salariés et 54 % pour les plus de 5 000 salariés). En cumul, 69 % des répondants envisagent donc des investissements. Pour le secteur public, c’est même 80 % des répondants (contre 62 % pour le secteur privé).
Parmi les enseignements à tirer de cette étude, on peut retenir que les entreprises et organisations publiques jugent importante, voire très importante, la réduction des consommations énergétiques des bâtiments (76 % de réponses « très importante » et « importante, mais pas prioritaire ». Les consommateurs finaux sont acteurs dans le digital (pour ceux qui y recourent) : 49 % ont choisi la solution de monitoring, 60 % opèrent eux-mêmes le monitoring de leurs consommations d’énergie et 85 % ont financé eux-mêmes l’installation d’équipements IoT. Le décret tertiaire et la flambée des prix devraient être des accélérateurs puissants pour les solutions digitales de management de l’énergie. Un effort de pédagogie sera toutefois nécessaire sur le décret tertiaire et ses implications.

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