Le marché de la salle de bains résiste. Sur un secteur de la construction neuve en baisse, il a progressé de + 1,4 % en 2019 (en valeur), tirant profit du dynamisme du marché immobilier qui a soutenu l'activité rénovation.
«Ces résultats sont particulièrement remarquables, alors même que la tendance globale pour la construction neuve est en recul», a commenté Yves Daniélou, président de l’Afisb* lors des Etats généraux de la salle de bains qui, circonstances obligent, se sont tenus cette année en ligne en vidéo ! Cet élan positif s’est ensuite poursuivi sur les deux premiers mois de l’année, avant d'être stoppé par la crise sanitaire. Celle-ci aura indiscutablement aura un impact sur l’activité, mais la profession garde bon espoir d’un retour progressif à la normale. Une reprise d’activité était déjà perceptible dans le secteur début juin, témoigne Yves Daniélou. Le confinement pourrait même avoir un effet bénéfique sur les travaux : «L’attitude des Français à l’égard de leur habitat change, constate le président de l'Afisb. Si la salle de bains demeure le parent pauvre, le confinement a montré que le bien-être chez soi est important. A nous de créer des envies !»
Des produits à succès
Parmi tous les produits qui composent la famille salle de bains, la céramique tient une place toute particulière, en raison de son poids : 294,5 M€, soit 17 % du marché en valeur. Ce segment croît en 2019 de + 1,1 % en volume (mais seulement + 0,1 % en valeur), stimulé par les vasques (+ 10,3 % en volume) et plus particulièrement les vasques à poser (+ 32 % !). Les WC pour leur part progressent de + 0,6 % en volume, un secteur qui fait de plus en plus part la part belle aux cuvettes suspendues, seules ou en packs. A noter la percée significative des WC lavants, en hausse de + 14,6 % en nombre de pièces vendues.
Les receveurs enregistrent également une belle progression (+ 4,8 %), qu’ils soient en céramique (+ 6 % en volume) ou en matériaux de synthèse (+ 7,2 %). Les modèles en acrylique chutent, pour leur part, de – 15,1 %.
Belle progression également pour les parois de douche et pare-bains (+ 4 % en volume comme en valeur) qui voient les espaces ouverts (type «walk in ») se développer fortement, au point de représenter environ 20 % du volume total.
La baignoire connait des fortunes diverses. Si l’acrylique continue de dominer (67 % des ventes), elle ne progresse que de 1,5 % tandis que des matériaux tels que le Quaryl ou le Corian, en hausse de + 7 %, séduisent de plus en plus. La fonte et l’acier, en revanche, continuent de céder du terrain (- 1,4 %). Quant à la balnéo, avec 9000 pièces écoulées en 2019 (- 8,6 %), elle poursuit son recul, impactée principalement par la baisse des modèles mixtes air-eau.
Poids-lourd du secteur (464 M€, près de 32 % du marché en valeur), la robinetterie a vécu une année 2019 globalement stable (- 0,5 %), avec des variations importantes selon les familles : mitigeurs thermostatiques en hausse (+ 0,4 %), mitigeurs de salles de bains en baisse (-2,9 %), mélangeurs en chute libre (-32,5 %). Les mitigeurs d’évier tirent leur épingle du jeu (+ 6 %), portés par le dynamisme du marché de la cuisine.
Autre segment de poids, les meubles voient leurs ventes croître de + 1,2 % en valeur, avec une progression plus forte des meubles en kit (+ 3,1 %).
«Malgré la concurrence d’Internet et de la grande distribution, les professionnels continuent de générer l’essentiel des ventes», indique l’Afisb, qui a mené cette étude du marché. Toutes activités confondues, le réseau professionnel représente 57 % de part de marché. Il est particulièrement représentatif pour les segments de la céramique, de la baignoire balnéo, des parois et pare-bains et de la robinetterie. L’autre enseignement concerne les marques de distributeurs qui pèsent de plus en plus lourd dans certains secteurs tels que la céramique (26 % du total) ou encore les receveurs (27 %).
*Afisb : Association française des industriels de la salle de bains
(Photo Romain Pintadu - Concept Chauffage)
