Il existe en France environ 200 000 installations géothermiques sol-sol à détente directe, pour la plupart anciennes. Des installations de chauffage qui utilisent généralement des fluides aujourd’hui interdits d’usage et qui, lorsqu’elles tombent en panne, sont bien souvent condamnées et obligent leurs propriétaires à abandonner le plancher chauffant en place. A l’heure où le « faire durer » est à la mode, la société Retropac propose une solution de retrofit pour prolonger la vie de ces installations.
Si elles sont devenues rares aujourd’hui, les installations géothermiques sol-sol ont connu leur heure de gloire. Des acteurs aujourd’hui disparus tels que France Géothermie, Sofath ou encore Enalsa ont contribué au développement de cette technologie à détente directe. Pour rappel, la géothermie sol-sol met en œuvre, outre la pompe à chaleur, un capteur enterré horizontal faisant office d’évaporateur. A l’intérieur de la maison, le plancher chauffant dans lequel circule non pas de l’eau mais le fluide frigorigène, agit comme le condenseur du système. C’est là toute la différence avec les systèmes eau-eau actuels. Le hic, les installations les plus anciennes fonctionnent généralement avec des fluides aujourd’hui interdits d’usage. Et lorsqu’une panne survient, le compresseur par exemple, c’est toute l’installation qui est condamnée, faute de pouvoir la dépanner. Une situation bien peu satisfaisante alors que tout le reste de l’installation demeure fonctionnelle. Anthony Rocton, 20 ans d’expérience dans la géothermie, a bien cerné le problème. Cet ancien d’Amzair et de Nextherm a créé la société Retropac, spécialisée dans le retrofit de pompes à chaleur géothermiques sol-sol. Avec l’aide d’un bureau d’études spécialisé, il a développé un groupe frigorique intégrant un compresseur Inverter – une première en géothermie sol-sol – fonctionnant au R454C, un fluide affichant un GWP (pouvoir de réchauffement climatique) de 148, qui répond déjà à la F-Gas de 2030. Le module s’installe en lieu et place de l’ancien, à l’intérieur de la carrosserie de la pompe à chaleur.
« La solution Rétropac a été conçue pour prolonger la durée de vie des installations sol/sol en préservant une grande partie du système. Il s’agit d’une option plus économique et plus écologique que de remplacer radicalement l'installation existante, explique Anthony Rocton. C’est du développement durable ! Pourquoi jeter et condamner quelque chose qui peut encore fonctionner ? » La production a démarré il y a quelques mois à Montgermont près de Rennes. La société compte trois personnes et est accompagnée par un incubateur pour l’aider à se lancer. L’objectif, dans un premier temps, est de développer un réseau d’installateurs frigoristes mais il n’exclut pas de se lancer un jour sur le marché de la PAC sol-eau, voire de PAC eau glycolée-eau.
