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Réseaux de chaleur : des doutes sur la portée des mesures annoncées

13 DÉCEMBRE 2017

«Nous doutons de la volonté réelle des gouvernements successifs de développer les réseaux de chaleur, malgré les effets d’annonce », déclare Nicolas Garnier, délégué général d’Amorce, enjoignant ces derniers à respecter leurs engagements.

Les professionnels préconisent le doublement du Fonds chaleur

En effet, si les réseaux de chaleur ont livré en 2016 plus de 53 % de chaleur renouvelable et de récupération à des millions de logements, ils restent pénalisés par des dispositifs de soutien « largement sous-dimensionnés » : à hauteur de 200 millions d’euros, à comparer aux plus de 5 milliards pour les dispositifs de soutien à l’électricité renouvelable. « Alors que la chaleur est le principal usage de l’énergie en France et que l’électricité ne représente que 28 % de l’utilisation énergétique, souligne Thierry Franck de Préaumont, président du syndicat national de chauffage urbain et de la climatisation urbaine (SNCU). Pour atteindre l’objectif PPE pour 2023, il faudrait dès 2018 doubler le nombre de ktep financées, puis le doubler en 2019 et 2020. »

Les professionnels préconisent le doublement du Fonds chaleur

En résumé, le constat fait état d’une production de chaleur renouvelable trois fois moins importante que le niveau requis pour atteindre les objectifs de la loi de transition énergétique, alors que les réseaux de chaleur, s’ils étaient davantage aidés, pourraient y contribuer de façon importante.

Selon les deux instances prenant conjointement la parole, les réseaux de chaleur sont également pénalisés par le dispositif actuel de facturation et un déficit de notoriété. Face à cette situation, les collectivités et les professionnels du secteur préconisent le doublement du Fonds chaleur auquel s’est engagé le Président de la République, la mise en œuvre de modalités de soutien adaptées, une révision des modes de facturation et la mise au point d’une charte de bonne gouvernance des réseaux, qui sera proposée dès 2018. Première victoire : le projet de loi de Finances 2018 devrait prévoir d’accorder un crédit d’impôt aux ménages dont l’équipement de chauffage est raccordé à un réseau de chaleur, sans pour autant que cela ait engendré de dépenses d’équipement (ce qui faisait l’objet du précédent crédit d’impôt).

 *Amorce est la principale association de collectivités et de professionnels du secteur privé et associatif, spécialiste dans les domaines de la gestion des déchets, des politiques énergétiques et des réseaux de chaleur.

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De gauche à droite sur la photo : Jean-Patrick Masson, vice-président d’Amorce Energie et climat, vice-président de Dijon Métropole ; Nicolas Garnier, délégué général d’Amorce ; Serge Nocodie, vice-président d’Amorce réseaux de chaleur et énergies renouvelables.

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