Le rapport « Perf in mind » est une étude portant sur 106 maisons rénovées BBC ou équivalent ou plus performant (énergie positive), réalisée par Enertech, Effinergie, Médiéco et l'Institut négaWatt, avec le soutien de l'Ademe dans le cadre de son appel à projet recherche Bâtiment responsables de 2018. Les analyses effectuées montrent le succès de la rénovation complète (en une étape) et performante.
Evaluer par la mesure et le recueil d’informations statistiques les différents dispositifs d’incitation à la rénovation « PERFormante de Maison INDividuelles » en France, tel est l’objectif du projet « Perf in mind » :
- sélectionner un panel de maisons individuelles ;
- instrumenter des logements suivant 2 niveaux :
- base (n = 60 logements) : une instrumentation à faible coût et reproductible à grande échelle ;
- avancé (n = 40 logements) : une instrumentation plus détaillée réalisée sur un an.
- réaliser une étude en Sciences Sociales auprès des occupants des logements
- publier les résultats auprès des cibles du projet.
La campagne de mesure d’un an a permis une analyse des consommations énergétiques et de leurs déterminants, mais aussi une analyse sociologique de la satisfaction et de l'appropriation, une analyse croisée du confort entre mesure et ressenti, la mesure de la qualité de l'air intérieur, ainsi que, notamment, une étude sur les travaux réalisés et leurs coûts.
Confort jugé à 99 % satisfaisant
« La très grande majorité des rénovations ont atteint les objectifs énergétiques qu’elles visaient. Les ménages sont « très satisfaits » de la rénovation ainsi que de leurs factures après travaux. La qualité de l’air est globalement bonne voire très bonne, notent les auteurs du rapport. Le confort est jugé
satisfaisant à 99 % en hiver, et les ménages sont nettement plus satisfaits du confort d’été après rénovation qu’avant. » Le rôle essentiel des dispositifs d’accompagnement à la rénovation performante est également souligné, que ce soit sur l’accompagnement technique ou sur le montage du plan de financement. Le rapport présente également des points à perfectionner, sur le plan technique et sur l'accompagnement des projets notamment en phase chantier.
Concernant les points à perfectionner, il est noté que certaines rénovations n’ont pas respecté le
référentiel de performance qui était visé, et que leurs consommations en sont visiblement dégradées. « Sur l’enveloppe, l’isolation périphérique du plancher bas pour en traiter le pont thermique est une bonne pratique qui serait à généraliser. A contrario, laisser des parois non isolées (une partie des murs, le plancher bas etc.) est pénalisant pour la performance », remarquent les auteurs.
Non-qualités de mise en œuvre
Concernant la ventilation simple et double flux, des non-qualités de mise en œuvre subsistent et ont été observées, notamment acoustiques, et le réglage des débits n’est pas toujours réalisé ni contrôlé. « Pour le chauffage, la régulation terminale avec thermostat et loi d’eau nous semble une bonne pratique à généraliser. Là aussi les réglages des équipements sont parfois insuffisants et mériteraient d’être mieux vérifiés. Globalement ces observations techniques et les témoignages des ménages plaident pour plus d’accompagnement en phase chantier. L’information des ménages sur la maintenance et l’utilisation des systèmes reste enfin à améliorer. »
Les auteurs concluent que, moyennant ces axes de réflexion pour améliorer les dispositifs d’accompagnement et la formation des professionnels, la rénovation complète et performante démontre sa réussite technique, qui ne demande qu’à être mieux soutenue financièrement et déployée à plus grande échelle.
