Le ministère de la Transition écologique annonce deux mesures visant à densifier les réseaux de chaleur.
«Il faut instaurer de façon pérenne le réflexe suivant : je veux me chauffer, je réfléchis d’abord à me raccorder à un réseau de chaleur», a déclaré le vendredi 24 juin Alexandre Dozières, du ministère de la Transition écologique. Invité lors d’un webinaire de la Fedene, le sous-directeur de l’efficacité énergétique et de la qualité de l’air a évoqué deux nouvelles actions concrètes en faveur des réseaux de chaleur. Tout d’abord, la création d’un classement automatique des réseaux de chaleur, à partir de septembre. Ce classement portera sur tous les réseaux vertueux, c’est-à-dire ceux qui sont à la fois pérennes, bien équilibré sur les coûts et qui utilisent au moins 50 % d’énergies renouvelables. Seront ainsi classés 500 réseaux de chaleur de service public. A partir de juillet 2023, des périmètres seront définis autour de chacun de ces réseaux. Dans chacun de ces périmètres, tout bâtiment qui installe ou remplace une chaudière d’une certaine puissance sera obligé soit de se raccorder au réseau de chaleur, soit d’opter pour un équipement encore plus vertueux : «Ce ne sera pas facile, vu les très bons taux de décarbonation des réseaux de chaleur. Mais ce sera possible par exemple avec de la géothermie ou du solaire thermique», note Alexandre Dozières.
Autre annonce : un texte réglementaire à paraître d’ici fin juillet rendra possible le raccordement express de tout bâtiment tertiaire ou résidentiel proche d'un réseau de chaleur : «Il s’agit de raccorder d’ici cet hiver un maximum de bâtiments qui sont à 50 mètres d’un réseau de chaleur, sans le savoir. Ce raccordement à un euro par logement va être mis en place avec des aides bonifiées des certificats d’économie d’énergie», ajoute Alexandre Dozières. Pour Aurélie Lehericy, présidente du SNCU (syndicat national de chauffage urbain et de la climatisation urbaine), le fait d’étendre le coup de pouce tertiaire au résidentiel collectif «ouvre les champs du possible». «Le classement et le raccordement express sont deux actions très concrètes et de court terme. Ils vont nous permettre de réussir notre objectif de densification des 900 réseaux de chaleur existants. Nous allons baisser notre dépendance en gaz russe en développant nos réseaux de chaleur français.»
