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RE 2020 : coefficient de 2,3 confirmé pour l’électricité

14 JANVIER 2020 - CFP

C’était une hypothèse, c’est désormais une réalité. Le gouvernement a confirmé ce mardi 14 janvier que le coefficient de conversion entre énergie primaire et énergie finale de l’électricité sera bien de 2,3 dans la prochaine RE 2020 (contre 2,58 pour l’ancienne RT 2012).

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Après une phase d’expérimentation à travers la démarche E+C- et une large concertation menée en 2019 en copilotage avec le Conseil Supérieur de la Construction et de l’Efficacité Énergétique (CSCEE), les ministères de la Transition écologique et solidaire et de la Ville et du Logement ont lancé mi-janvier une phase de simulations qui permettra d’éclairer les choix d’indicateurs et de niveaux de performance pertinents.

Elle sera suivie, au printemps 2020, d’une nouvelle phase de concertation qui analysera avec précision les effets de la RE 2020 sur les matériaux, les modes constructifs et les filières du bâtiment. Cela permettra d’arrêter l’ensemble des paramètres et objectifs de la future réglementation en vue d’une publication des textes réglementaires d’ici l’automne 2020. En particulier, un seuil d’émissions de CO2 pendant la vie du bâtiment sera défini et fixé à un niveau suffisamment ambitieux pour favoriser les énergies les moins carbonées.

De 2,58 à 2,3

Pour mener à bien cette nouvelle phase d’étude, certains paramètres de calcul doivent être fixés. Le facteur d’émission de CO2 de l’électricité utilisée pour le chauffage sera déterminé par la méthode mensualisée par usage et verra donc sa valeur actualisée à 79 g/kWh – au lieu de 210 –, « afin d’être plus conforme à la réalité constatée », affirme le gouvernement. Un coefficient de conversion entre énergie primaire et énergie finale de l’électricité de 2,3 sera utilisé. Il correspond à la valeur moyenne anticipée de ce coefficient au cours des 50 prochaines années, permettant ainsi de prendre en compte l’évolution prévisionnelle du mix électrique au cours de la durée de vie des bâtiments neufs. Interrogé fin décembre, Bernard Aulagne, président de l’association pour le mix-énergétique Coénove, regrettait déjà cette possible conversion. « Au motif que les bâtiments soient construits pour durer 50 ans, on abaisse le coefficient d’énergie primaire à 2,3. L’électricité se retrouve bonifiée et pénalisera les autres énergies ».

Cette nouvelle RE2020 a été prévue par la loi « Evolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique » (ELAN), pour une entrée en vigueur qui interviendra à partir du 1er janvier 2021.

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#1 rieser@enertech.fr - 14/01/2020 à 00:00
"Plus conforme à la réalité constatée"... Comment peut-on affirmer cela ?
En hiver, le chauffage électrique génère une demande que ne peuvent pas assurer les centrales nucléaires et les EnR, on doit donc mobiliser les moyens de pointe fossile et importer de l'électricité de nos voisins. Il suffit de consulter les courbes de charge de RTE pour s'en convaincre. C'est pourquoi la réalité et que le chauffage électrique est bien plus proche de 210g (valeur E+C-) que les 79g arbitrairement retenus ici.
De même sur le coefficient d'énergie primaire : le facteur 2,3 est une anticipation du futur sur la base de certaines hypothèses (celles de la PPE). Or l'adoption dans la RE2020 va empêcher l'avènement de ces hypothèses. En effet, en permettant ainsi le chauffage électrique non performant, tout en continuant à freiner les renouvelables, on ne peut aller que vers l'augmentation de la part du nucléaire, ce qui va augmenter le coefficient d'énergie primaire.
Ces décisions sont un recul dramatique. Comme je l'ai écrit en novembre (https://www.soutiens.online/) si l'objectif était réellement de décarboner le chauffage et d'encourager la performance énergétique, il n'était nul besoin de tricher sur ces coefficients. Avec 2,58 et 210 g de CO2 la pompe à chaleur serait sortie gagnante de la RE2020. Avec ces valeurs c'est au contraire le radiateur électrique qui va revenir en force...