Toute l'information des acteurs de l'efficacité énergétique
Magazine CFP
Magazine L'installateur

Performance des PAC : l’Afpac répond à négaWatt

30 MARS 2023 - CFP

L’Association négaWatt et le CLER-Réseau pour la transition énergétique alertaient, via une étude publiée en février, sur le fonctionnement, la performance et les conditions d’installation des pompes à chaleur. L’Association française pour les pompes à chaleur (Afpac) a voulu mettre les choses au point lors de son assemblée générale qui s’est tenue le 30 mars dernier.

afpac

Le président de l’Afpac, François Deroche, a ouvert le bal et affirmé d’emblée avoir « observé des incompréhensions sur les pompes à chaleur dans certains médias, souvent par méconnaissance des règles de mises en œuvre ». L’Afpac a donc souhaité réponde aux idées reçues sur les Pac et cible l’étude publiée par, sans jamais les nommer, l’association négaWatt et le CLER-Réseau pour la transition énergétique.

L’étude de négaWatt datant de février dernier stipule qu’il est impossible de remplacer une chaudière par une Pac ordinaire dans un bâtiment ancien (datant d’avant 1975), car le niveau de température nécessaire dans les radiateurs est beaucoup trop élevé au regard des températures que peut fournir une Pac (une eau à 55 °C). Valérie Laplagne, responsable Pac et EnR au sein du syndicat Uniclima et également vice-présidente de l’Afpac, a fait le point sur les évolutions des niveaux de température d’eau des pompes à chaleur depuis 2017. D’après les statistiques de PAC&Clim’Info, il s’avère que la part des pompes à chaleur fournissant une eau supérieure à 55 °C n’a cessé de progresser. Ces dernières représentaient 30 % des ventes en 2017, elles représentent aujourd’hui plus de 50 %. Et d’après le syndicat Uniclima, sur les 346 000 Pac air/eau vendues en 2022, 181 000 ont une température de sortie d’eau supérieure à 55 °C (52 %) et 165 000 ont une température d’eau inférieure à 55 °C, dont 115 000 sont destinées à la rénovation.

En outre, à travers une étude portant sur 3 100 Pac air/eau connectées – 1 900 machines installées en rénovation et 1 200 installées en neuf –, la vice-présidente de l’Afpac explique qu’aucune pompe à chaleur dont la température d’eau est supérieure à 65 °C n’a été installée dans un projet de rénovation. Mieux : la température de sortie des Pac installées en rénovation n’a jamais excédé les 55 °C. Valérie Laplagne ajoute que l’écart de température entre une Pac installée dans le neuf et dans l’existant est de seulement 10 °C, « pas si important qu’on pourrait l’imaginer ». Elle ajoute que « beaucoup de fausses allégations sur la pompe à chaleur datent d’un temps où il n’y avait pas de réglementation… »

96 % des Pac sont Inverter

Autre critique avancée par négaWAtt : la régulation. On peut notamment lire dans cette étude que l’association plaide pour « à l’avenir privilégier les Pac régulées par technologie Inverter et éviter la régulation tout ou rien ». Valérie Laplagne monte une nouvelle fois au créneau et explique que 96 % des pompes à chaleur air/eau vendues sur le marché en 2022 sont à compresseur Inverter, et 97 % pour les Pac air/air. Les 4 % en « tout ou rien » sont pour les plus fortes puissances, explique l’Afpac. « On peut même affirmer que dans la maison individuelle, 100 % des Pac air/eau sont à Inverter », ajoute-t-elle.

L’étude de négaWatt stipule également que l’installation de Pac avant les travaux de rénovation dégraderait ses performances. On peut y lire : « Si on change sa chaudière pour une Pac avant de réaliser l’ensemble des travaux d’isolation thermique, celle-ci ne sera pas en mesure d’assurer le chauffage du logement dès que la température extérieure sera inférieure à 5 °C ou 9 °C selon les régions ». L’Afpac a alors mené une étude de son côté sur la performance d’une Pac air/eau avant et après réduction des besoins thermiques. L’étude a été réalisée sur une maison de 120 m² environ à Trappes (zone H1a). « En conclusion : installer une Pac avant ou après travaux ne permet pas d’avoir une si grosse différence sur son Cop », explique Valérie Laplagne. En théorie, la baisse du besoin thermique (sans évolution de la température d’eau) a un faible impact sur la performance énergétique des Pac (- 6 %). En pratique, la baisse du besoin thermique accompagnée d’un ajustement de la température dans les émetteurs améliore de manière significative les performances des Pac (+ 11 %). En somme, pour l’Afpac, l’installation de la pompe à chaleur permet de réaliser rapidement de substantiels gains de consommation d’énergie et, à prix des énergies constantes, peut financer les travaux d’isolation pour atteindre à terme le niveau BBC Rénovation. « Isoler avant de mettre une Pac n’est pas remis en cause, mais on peut également changer la machine – et faire par la suite des travaux –. Quoi qu’il en soit, la Pac va s’adapter aux besoins », conclut la vice-présidente de l’Afpac.

Quid du terrain ?

Pour la filière des installateurs/mainteneurs, Jean-François Cerise de l’UMGCCP-FBB et Roland Bouquet, président du Syndicat national de la maintenance (Synasav), ont aussi défendu la pompe à chaleur. « On constate sur le terrain que les températures de sortie des Pac sont inférieures à 55 °C, et rarement au-dessus de 65 °C, et ce toute l’année », confie Jean-François Cerise. « Les clients rencontrés sont même très contents de leur installation, les niveaux de satisfaction sont équivalents à ce qu’ils ont pu connaître avec les chaudières. On note un besoin d’accompagnement pour la bonne prise en main des équipements. On alerte seulement les installateurs sur la partie acoustique avec la massification des installations. Nous sommes vigilants à ce sujet puisqu’une commission a même été créée à l’Afpac. »

REAGISSEZ A CET ARTICLE (Pour commenter, vous devez vous inscrire)