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Pascal Housset : « Dans la filière, nous nous serrons les coudes plus que jamais »

23 MARS 2020 - CFP

Pascal Housset, gérant de l’entreprise Réalitherm et vice-président l’UMGCCP, témoigne de son quotidien dans la crise sanitaire que nous traversons et tient à saluer la relation de confiance et la solidarité présentes dans la filière du bâtiment.

housset

CFP : Comment avez-vous organisé l’activité au sein de votre entreprise ?
Pascal Housset :
Nous avons mis en place un maintien du dispositif des urgences de service après-vente et de dépannage en ce qui concerne la sécurisation des installations gaz. Nous faisons en sorte que les foyers de nos concitoyens confinés chez eux ne soient pas rendus impropres et qu’ils puissent y vivre dans des conditions de chauffage et de distribution d’eau correcte. Nous demandons bien sûr à nos clients de ne pas être présents dans la même pièce lorsque nous intervenons.

CFP : Toutes vos équipes sont-elles mobilisées ?
P. H. :
Oui, grâce à la bonne volonté de mes équipes qui restent mobilisées, nous avons pu prioriser nos interventions. Au niveau des chantiers, nous les avons réduits à leur plus simple expression en maintenant notamment deux opérations en site isolé où il n’y a aucune coactivité ni présence de clients sur place. Nous pouvons ainsi répondre aux règles élémentaires sanitaires pour la sécurité de nos personnels.

CFP : Où en êtes-vous en termes d’équipements de sécurité ?
P. H. :
Nous avons des gants en quantité suffisante ainsi que des combinaisons puisque nous sommes équipés pour les opérations de désamiantage. En revanche, comme beaucoup d’entreprises, nous n’avons plus de masques. Nos confrères qui en avaient en nombre les ont donnés aux personnels soignants.

CFP : Quelle est la position de l’union professionnelle ?
P. H. :
Les situations sont différentes selon les régions puisque certaines, comme l’Alsace, sont particulièrement touchées par le coronavirus. Dans ces régions, les interventions sont plus compliquées à maintenir, et a fortiori sans protection. Nous voyons bien que l’ensemble des entreprises assurent des astreintes de dépannage autant qu’elles le peuvent. La vraie difficulté, comme l’a exprimé le président de la FFB Jacques Chanut, concerne les gros chantiers. Tant que nous ne sommes pas certains de pouvoir assurer des conditions de sécurité sanitaires, il nous apparaît très difficile à ce jour de rouvrir ces chantiers.

CFP : Des travaux sont en cours à ce sujet, avec la conception d'un guide de recommandations et de bonne mise en œuvre des gestes barrières professionnels…
P. H. :
Oui, notamment avec l’OPPBTP sur la partie processus de sécurisation des chantiers afin de mettre en place un véritable protocole auprès de nos salariés afin de leur apporter une sécurité maximale sur les chantiers. Bien évidemment nos entreprises préféreraient voir leurs chantiers continuer mais cela ne sera possible que lorsque les critères sanitaires seront réunis. Un document existe déjà, il est mis à jour et complété au fur et à mesure de l’évolution de la situation.

CFP : La filière semble particulièrement solidaire pour gérer cette crise…
P. H. :
Oui et nous voyons les fruits du travail de la filière qui a été mené l’année dernière autour des sujets liés à l’énergie et aux systèmes de chauffage, avec un vrai rapprochement et une vraie relation de communication et de confiance. En cette période compliquée pour tous, nos entreprises ont besoin aussi d’un soutien moral et d’une filière forte. Car au-delà de la crise, il faudra aussi gérer la sortie. On y travaille d’ores et déjà en faisant l’état des lieux des stocks, des besoins que nous aurons… La solidarité était présente et elle perdure. Les distributeurs et fabricants sont mobilisés, nous sommes en contact permanent. Les échanges sont également constants avec nos homologues de la Capeb car c’est l’ensemble de la filière, petites ou grandes entreprises, qui doit rester mobilisée. Au-delà du « business », il existe une vraie relation humain de cette filière professionnelle. C’est un grand soutien pour tous. Nous nous serrons les coudes plus que jamais.

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