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Magazine L'installateur

Parole de lecteur : Soël Kérimici, fondateur et gérant de l’entreprise Klimasav

21 DÉCEMBRE 2018 - L'Installateur

Depuis mes premiers pas dans le métier en apprentissage, j’ai toujours connu l’Installateur, surtout à travers les distributeurs. Je me rappelle encore du premier article que j’ai lu.

Parole de lecteur : Soel Kérimici, fondateur et gérant de l’entreprise Klimasav

Celui-ci concernait la réalisation des fontaines de Versailles en plomb. La revue décrivait entièrement la méthode de cintrage ainsi que le savoir-faire bien spécifique de la soudure « à la louche ». Une méthode qui ne sera jamais dans aucun livre : elle se transmet d’ouvrier à ouvrier. Cet article m’a marqué et il m’a surtout motivé à atteindre un niveau d’excellence dans mon métier. D’ailleurs, j’ai conservé cet exemplaire ! 
Dans mes «années de chantier», je me suis beaucoup inspiré de la revue concernant les évolutions techniques et technologiques. Puis, quand j’ai été responsable de l’institut du génie climatique et sanitaire chez les Compagnons du Devoir, j’ai eu la chance de me rapprocher du rédacteur en chef, avec lequel nous avons pu travailler sur différents sujets comme les Trophées de l’Installateur ou encore la promotion du métier. Grâce à ses connaissances, Christophe m’a permis de rencontrer des Hommes de métier qui excellent dans leur domaine et d’être à l’avant-garde des technologies et réglementations.
L’Installateur est pour moi un vrai repère. La revue permet de situer la profession dans son ensemble, de connaître les évolutions, et d’orienter le devenir de notre métier, et je dirais même inconsciemment d’influencer certains choix en tant que dirigeant. C’est un vrai appui et aujourd’hui nous en avons besoin. J’espère qu’elle perdura ! L’Installateur permet également d’avoir une longueur d’avance ; c’est un avantage concurrentiel. Enfin, à l’instar des groupements ou associations, la revue a un esprit « corporate ». Les artisans qui participent aux Trophées de l’Installateur se connaissent presque tous et prennent plaisir à se voir et à échanger sur leurs métiers.
Concernant l’évolution du métier, sur l’activité de confort (CVC), nous ne savons pas encore exactement ce qui nous attend dans la RE 2020. Certains parlent de solaire PV et de ventilation mais plus de chauffage… Comme pour la dernière RT2012, il est évident que l’installateur du futur est une personne qui s’adaptera en permanence, ouverte au changement et à la remise en question. Au sujet de l’activité sanitaire, nous devrons faire face, de manière croissante, à la concurrence des magasins de bricolage qui ont une envie féroce d’investir le marché des professionnels. Désormais, ils proposent quasiment tous la vente et la pose. Le risque est alors de devenir sous-traitant. De plus, les sites Internet de e-commerce regroupent une majorité des grandes marques de sanitaire. Le risque est alors de devenir de simples poseurs face au client final qui préférera acheter son matériel en direct, ce qui abaissera vraisemblablement nos marges. En définitive, l’installateur doit avoir une vision claire de l’évolution de son marché à cinq ans et prendre les décisions en conséquence (formation, investissement, recrutement…). 
Il devra davantage fidéliser ses clients pour éviter aux majors de travailler en direct avec eux et aux installateurs de devenir leurs sous-traitants...

 

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Une interview parue dans le numéro spécial "L'Installateur fête ses 70 ans" accompagnant l'édition de novembre

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