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Parc tertiaire français : un état technique « préoccupant »

14 OCTOBRE 2021 - CFP

La start-up Beeldi a réalisé une étude portant sur l’état technique d’un échantillon de bâtiments tertiaires*. On y apprend par exemple que plus de 10 % des chaudières du parc fonctionnent encore au fioul et qu’une moyenne de 5 défauts critiques pour 10 000 m² est relevée en France.

Beeldi

Depuis 2017, Beeldi développe une solution avec la promesse de gagner en temps et en qualité sur la réalisation d'audits techniques, déployée sur plus de 6 000 sites répartis dans toute la France métropolitaine, soit l'équivalent d'environ 10 millions de m². De ces résultats est né Beeldi Lab, un laboratoire dédié à l'exploitation et l'analyse de sa banque data avec l’objectif de mettre à disposition des gestionnaires de bâtiments des indicateurs globaux : ainsi ils ont les informations permettant de situer leur performance par rapport au marché, ainsi que des recommandations et préconisations pour faire de leur gestion technique un levier de valorisation de leur patrimoine. C'est dans ce cadre que Beeldi livre aujourd'hui cette première étude sur une partie des données récoltées et dresse quatre premiers constats sur le risque de conformité du parc immobilier tertiaire français. Les informations exploitées dans le cadre de cette étude portent aussi bien sur la date de mise en service, les composants, la puissance ou les types de fluide (dans le cas d'un climatiseur par exemple) des équipements que sur leur état d'un point de vue technique, sécuritaire, réglementaire et énergétique.

Encourager la prise de conscience
« Les données issues des audits effectués sur les bâtiments étudiés n'étant pas exploitées à leur juste valeur. En menant cette étude, nous avons cherché à évaluer les niveaux de risque et à anticiper les problématiques qui leur sont liées. Il ressort que le parc tertiaire français présente des carences importantes, en matière environnementale ou de sécurité, malgré quelques motifs de satisfaction. C'est là tout l'intérêt du Beeldi Lab : apporter une vision à la fois exhaustive et précise de la situation pour encourager la prise de conscience et la mise en place de solutions efficaces », commente Kévin Le Port, directeur général de Beeldi.
La part de la consommation finale d'énergie du secteur tertiaire liée à l'utilisation du chauffage a baissé significativement entre 1990 et 2015, passant de 58 % à 47 %. L'étude met toutefois en évidence un potentiel de décarbonation encore significatif via le remplacement des chaudières à fioul, particulièrement émettrices de CO2 (270g CO2 / kWh contre env. 200g CO2 / kWh pour une chaudière au gaz naturel). En effet, sur les 1 327 chaudières analysées, 11,7 % fonctionnent encore au fioul. Pour Beeldit, ce constat est « d'autant plus alarmant qu'1/3 de ces chaudières au fioul ont plus de 20 ans, soit leur durée de vie approximative ».

Le casse-tête du remplacement
Côté froid, sur les 3 471 équipements relevés dans l'étude contenant des fluides frigorigènes, 77 % contiennent du R410A. Dès 2025, le R410A ne sera plus autorisé dans les nouveaux appareils commercialisés et, entre-temps, les équipements déjà installés et fonctionnant au R410A n'auront pas besoin d'être démontés, mais en cas de fuite, la recharge sera interdite et l'équipement devra être modifié pour être en mesure d'exploiter un fluide autorisé. L’enquête note qu’actuellement, le R1234ze ne représente que 0,2 % des fluides installés, mais qu’ « il devrait néanmoins s'étendre plus largement après 2030 ».
Plus globalement, l'étude révèle l'état préoccupant du parc tertiaire français : en moyenne, on ne retrouve pas moins de 5 défauts critiques pour 10 000 m² (c'est-à-dire la taille d'un immeuble de bureaux standard).
Toutefois, les auteurs de l’étude notent que « si le parc immobilier tertiaire montre des défaillances, il présente aussi des signes encourageants ». Citons notamment l’emploi de systèmes d’éclairage Led et intelligents, ainsi que la mise en œuvre de pompes à chaleur et de GTB.

 

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* Méthodologie : Beeldi a analysé des données brutes et factuelles sur une partie des données collectées, soit 26 092 équipements techniques issus de 5 107 bâtiments tertiaires de France métropolitaine (55 % d'Île-de-France). Parmi les bâtiments concernés, 146 ont une taille supérieure à 10 000 m² (2,9 %), 641 à 1 000 m² (12,6 %) et 4 320 de moins de 1 000 m² (84,5 %), sur une surface totale de 6,8 millions de m².

 

 

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