Toute l'information des acteurs de l'efficacité énergétique
Magazine CFP
Magazine L'installateur

PAC versus chaudière : les coûts de maintenance passés au crible

23 NOVEMBRE 2023 - JOURNAL L'INSTALLATEUR

Combien coûte réellement l’entretien d’une pompe à chaleur ? Quel est l’écart de prix moyen constaté par rapport à l’entretien d’une chaudière ? C’est pour répondre, entre autres, à ces questions que le Synasav lance l’Observatoire de la maintenance.

Combien coûte vraiment l'entretien d'une PAC ?

Que l’entretien/dépannage d’une pompe à chaleur coûte plus cher que celui d’une chaudière, cela ne fait pas mystère. Mais dans quelle proportion ? Quels sont les prix moyens pratiqués pour les contrats d’entretien, quel budget nécessite chaque année la réparation d’une chaudière ou d'une pompe à chaleur ? C’est pour avoir une vision claire du marché que le Synasav* lance ce mois-ci l’Observatoire national de la maintenance. Plus globalement, ce « baromètre » a pour vocation de livrer une photographie la plus précise possible du parc de l’ensemble des systèmes de chauffage en France et de leur maintenance in situ. Une photographie qui faisait défaut jusqu’à présent. « Des données circulent, mais elles sont lacunaires et peu fiables, on entend de tout et de rien », explique Cyril Radici, directeur général du Synasav. On sait par exemple que 6 millions de chaudières gaz bénéficient d’un contrat d’entretien en France sur un parc d’environ 12 millions, et que trois millions d’appareils ne font l’objet d’aucun entretien. Pour les pompes à chaleur, les données sont plus vagues. Moins d’un quart du parc estimé à environ 1,5 million de Pac en service serait entretenu. L’obligation d’entretien des pompes à chaleur en France est, il est vrai, récente, elle date d’un peu plus de quatre ans**. Ce qui explique l’absence de données précises sur le suivi réel des appareils ou sur les prix pratiqués. Mais alors qu’un nombre croissant d’entreprises de maintenance prend le virage de la pompe à chaleur, le Synasav a voulu leur apporter des données fiables issues d’enquêtes de terrain pour les accompagner au mieux dans cette transition vers ce nouveau métier. Apporter un éclairage aux entreprises qui se créent, ou encore permettre de se positionner les uns par rapport aux autres, voire de réajuster ses prix, c’est l’un des objectifs de cet observatoire. « Le terrain est un véritable vivier d’informations, ce sont ces informations que nous allons faire remonter afin de constituer un baromètre de la maintenance », déclare Roland Bouquet, président du Synasav.   
 

Match chaudière/Pac, quel résultat ?

Pour la première édition de son observatoire, le Synasav s’est concentré sur le coût annuel moyen d’entretien d’une chaudière gaz à condensation comparé à celui d’une pompe à chaleur air/eau. En 2024, l’enquête sera élargie à tous les systèmes de chauffage (chaudières bois, poêles à bois…). D’autres données seront étudiées telles que les pannes les plus fréquentes, l’âge moyen du parc, ou encore la durabilité des équipements. L’étude 2023 s’est appuyée sur un échantillon de près de 1,2 million d’appareils en faisant appel à des entreprises volontaires. Soit plus précisément 1,1 million de chaudières gaz condensation et 80 000 pompes à chaleur bénéficiant d’un contrat type P2.

S’agissant de la chaudière, l’enquête fait apparaître, à l’échelle nationale, un coût moyen annuel de 172,03 € TTC pour un contrat d’entretien et de 85,32€ TTC pour les réparations. Soit un coût global annuel de 257,35€ TTC pour l’entretien, les réparations, les pièces et la main d’œuvre.

Pour une pompe à chaleur, le coût annuel du contrat d’entretien passe à 239,54€TTC, celui des réparations à 161,77€TTC. Soit un coût global annuel de 401,31€TTC. Que l’entretien/maintenance d’une pompe à chaleur revienne plus cher, cela ne surprend personne. Les pièces de rechange, si elles sont moins nombreuses, sont plus onéreuses, de même que l’outillage. Aussi, le temps passé sur place est plus long – 1h20 en moyenne contre ¾ d’heure environ pour une chaudière. Ce qui fait que mécaniquement, le technicien effectue moins de visites dans la journée : 4 à 5 pour des pompes à chaleur contre 7 à 8 pour des chaudières. « La pompe à chaleur nécessite des compétences différentes, des formations plus poussées, et donc des techniciens qu’il faut payer plus cher », ajoute Roland Bouquet.

Le syndicat table cependant sur une réduction, à terme, de l’écart de coût d’entretien/dépannage entre les deux avec la montée en puissance de la pompe à chaleur. Y compris, d’ailleurs, en ce qui concerne l’installation. Une chose est certaine, les acteurs de la maintenance s’intéressent de près à ce marché en devenir. L’observatoire a été créé pour les aider à prendre les bonnes orientations.

 

►Quel est l’impact de l’absence d’entretien ou d’un fonctionnement en mode dégradé sur les performances d’une pompe à chaleur air/eau ?

Une étude passionnante à découvrir dans la prochaine édition de l’Installateur. Où l’on apprend notamment que la présence de boues dans le circuit peut engendrer jusqu’à 27 %  de consommation en plus, l’encrassement de l’évaporateur une chute de SCOP de 21 %, etc.

---------------------------------------------

*décret du 24 juillet 2020, imposant l’entretien tous les deux ans des pompes à chaleur de 4 à 70 kW

**Syndicat national de la maintenance et des services en efficacité énergétique

L’INSTALLATEUR

 

REAGISSEZ A CET ARTICLE (Pour commenter, vous devez vous inscrire)