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PAC et solaire : miser sur les ENR sous le soleil de Nice

20 JUIN 2016

Habitué des gros chantiers publics, l’installateur a su sans difficulté rénover l’installation de chauffage de cette maison niçoise de 650 m2. Pompes à chaleur aérothermiques, capteurs solaires et régulation proviennent du même fabricant, et ont permis de réduire drastiquement la consommation de fioul.

PAC et solaire sur la Riviera

C’est pour un projet sortant de l’ordinaire que cet ancien Meusien a contacté l’entreprise de chauffage, plomberie et ventilation Lhéritier, située à Commercy (55). D’une part, le client ayant déménagé à Nice, il a fallu gérer un chantier situé à 900 km et caler les livraisons au bon moment. D’autre part, l’enjeu était important : cette maison de 650 m2 datant des années 60 consommait 10 000 l de fioul par an pour le chauffage et la production d’ECS. La nouvelle installation devait non seulement être la moins énergivore possible, mais aussi automatique, pilotable à distance et dotée d’un secours. Autre exigence : un retour sur investissement inférieur à dix ans.

 

De gauche à droite : la chaudière et le ballon tampon existant, le ballon tampon pour les pompes à chaleur et la ballon tampon solaire.

 

L’installateur a privilégié deux principes : utiliser au maximum l’énergie solaire et faire appel à un seul fabricant pour l’ensemble des équipements. Comme la maison était équipée d’une chaudière fioul Vitoplex 300 de Viessmann, c’est naturellement ce dernier qui a été retenu. Une étude thermique et technique a été réalisée en collaboration avec le fabricant. L’installation a ensuite été conçue et dimensionnée dans le bureau d’études de la SARL Lhéritier.
Huit panneaux Vitosol 200-F ont été posés sur le pan de toiture orienté plein sud. Ils doivent fournir environ 70 % de la production d’ECS et 30 % de la production de chauffage.

8 panneaux solaires fournissent environ 70 % de la production d'ECS et 30 % de la production de chauffage

 

Pour assurer la base du chauffage, il a d’abord été envisagé de recourir à une pompe à chaleur géothermique. Solution finalement écartée : le terrain ne permettait pas de réaliser des forages suffisants, et l’amortissement aurait été trop long. Ont donc été installées et mises en cascade deux PAC aérothermiques Vitocal 350-A d’une puissance de 20,6 kW fonctionnant en triphasé. Enfin, la chaudière fioul Vitoplex 300, qui avait moins de dix ans, a été conservée. D’une puissance de 120 kW, elle fournit un appoint d’ECS en toute saison et du chauffage uniquement lorsque la température extérieure est négative. Elle sert aussi de secours.

 

Le surplus de chaleur déversé dans la piscine

L’installation comporte désormais 3 ballons tampon. Le premier, destiné au préparateur d’ECS, a été conservé. Deux autres ont été ajoutés, ayant chacun une capacité de 950 l : l’un pour les pompes à chaleur, l’autre pour l’apport solaire. La température des capteurs solaires a été limitée à 80 °C pour assurer leur longévité. Mais cela pose problème en été, car la demande d’appoint en chauffage est trop faible pour vider le ballon. Du coup, le surplus de chaleur est transmis à l’échangeur de la piscine : «L’objectif est bien de se débarrasser de la chaleur en trop, et non pas de chauffer la grande piscine extérieure, qui n’est pas couverte. Nous avons dû limiter l’installation à 8 panneaux solaires car au-delà, la décharge de calories aurait été trop importante en été», explique Rémi Lhéritier, gérant de l’entreprise.
Côté régulation ont été mis en place le Vitosolic 200, pour le solaire, et le Vitotronic, qui assure à la fois la gestion de la cascade des pompes à chaleur, de l’apport solaire et de l’appoint chaudière. A cela s’ajoute le module de communication Vitocom 200, assurant la gestion par Internet.

«Nous avons l’habitude de poser du Viessmann et nous avions déjà installé chacun des éléments constituant ce chantier. Mais la combinaison de tous ces éléments constitue une première pour nous. Au total, l’installation est complexe, mais facile d’utilisation», déclare Rémi Lhéritier.

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Un coût de 147 000 euros ! 

En plus du chauffage, la SARL Lhéritier a également pris en charge d’autres travaux. Ainsi, elle a installé 4 WC japonais de marque Toto, dotés d’une douchette et d’un siège chauffant. Il s’agissait là encore d’une première pour l’entreprise. Il a fallu aussi améliorer le confort de la pièce abritant le grand jacuzzi (6 x 2 m). Elle ne bénéficiait pas d’équipement de traitement d’air : le seul moyen permettant de la déshumidifier était d’ouvrir la baie vitrée. L’installateur a donc mis en place un deshumidificateur à l’extérieur, des gaines de ventilation de 400 mm de diamètre et un climatiseur split Toshiba. Cette pièce très vitrée est ainsi la seule de la maison à être climatisée.

Par ailleurs, la SARL Lhéritier a conseillé à son client de remplacer ses fenêtres et d’isoler ses combles, mais n’a pas pris en charge elle même ces travaux. Quant au contrat d’entretien, il a été donné à une entreprise locale appartenant au réseau Proactif Viessmann. Celle-ci a la possibilité de suivre à distance l’installation.
Les travaux, achevés en juin 2015, ont occupé trois plombiers-chauffagistes pendant un mois et demi. Ils ont coûté 147 000 euros, dont 94 000 euros pour le chauffage. Un investissement conséquent, même si le client a bénéficié du crédit d’impôt pour les pompes à chaleur et pour les capteurs solaires. Mais le résultat est là : la consommation de fioul est passée de 10 000 litres avant travaux à moins de 1500 l après travaux. 



UNE ENTREPRISE FAMILIALE DYNAMIQUE

L'entreprise de chauffage-plomberie Lhéritier est une habituée des gros chantiers. Employant 25 personnes, elle réalise la moitié de son chiffre d’affaires en marché public, et l’autre moitié pour des particuliers. Celui-ci est passé en dix ans de 1 à 3,5 millions d’euros. Cette entreprise familiale est désormais dirigée par la sixième génération : Rémi, le gérant, Julien et Aline ont succédé à leur père Jean-Paul. En novembre dernier, lors des Trophées de L’installateur, elle a obtenu le «Coup de coeur du jury» dans la catégorie Dynamique commerciale. Un prix obtenu notamment grâce à son showroom de 250 m2, ouvert en 2014, qui lui a permis de développer son activité de salles de bains clés en main (voir n° 731 de janvier-février 2016, p. 32-33). Un autre projet vient d’être lancé au premier juin dernier : suite au départ d’un grossiste, la famille a eu l’idée d’ouvrir son stock à la fois au grand public et aux petits installateurs. Un stock comprenant l’ensemble de ses références en chauffage-plomberie, soit plus de 5000 références.

De gauche à droite : Rémi Lhéritier, Aline Thonin et Julien Lhéritier.

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