Le fondateur et gérant du BE Enertech et porte-parole de l'association négaWatt Olivier Sidler s’est dit "inquiet" pour la filière de la boucle à eau chaude, lors d’une conférence organisée par Energies et Avenir ce mercredi 16 décembre, suite aux derniers arbitrages de la RE 2020.
« La boucle à eau chaude est essentielle car elle permet d’accueillir en amont n’importe quel type d’énergie et de s’adapter à des crises et à des événements qu’on ne maîtrise pas aujourd'hui. L'enjeu est donc de la maintenir dans le bâtiment. Mais aujourd'hui elle est en danger », regrette Olivier Sidler qui explique que la boucle à eau chaude est le meilleur allié de la pompe à chaleur. « On peut considérablement améliorer le coefficient de performance de la pompe à chaleur avec une boucle à eau chaude, jusqu’à plus de 6 parfois ». Olivier Sidler a rappelé que la pire des solutions serait d’associer le combo pompe à chaleur, convecteurs électriques « qui pourraient prendre le relais de la pompe à chaleur air/air et poser ainsi des problèmes en hiver lors des gros pics de fraîcheur ».
Olivier Sidler peste également que depuis 10 ans la profession s’était préparée au Bepos et que cette ambition ait été abandonnée. « Je regrette que la RE 2020 ne soit pas celle du bâtiment à énergie positive comme évoqué en 2009. Les maitres d’œuvre et maitres d’ouvrage se sont préparés mentalement à cela. J’aurai préféré qu’on aille plus loin sur les économies d’énergies. Autre point : il est dommage qu’on ne travaille pas davantage sur la ventilation, dont le problème de la qualité de l'air intérieur est contourné. On contourne en permanence la nécessité d’arriver rapidement de manière obligatoire à une ventilation double flux avec récupération de chaleur. C'est regrettable. Nous n’aurons jamais des bâtiments performants avec de la VMC simple flux ».
