Le président de la FFB Olivier Salleron s’inquiète du durcissement de l’activité lié à la guerre en Ukraine… qui fait suite à la crise sanitaire du Covid-19 et à la hausse des coûts des matériaux.
Se dirige-t-on vers une nouvelle onde de choc avec ce conflit en Ukraine ? C’est ce qui inquiète le président de la FFB Olivier Salleron, qui a fait un point d’étape ce mercredi 30 mars à deux semaines de la Présidentielle. « Nous avons subi l’arrêt brutale de l’activité avec la crise du Covid-19, par la suite la hausse des prix des matériaux, la hausse des prix de l’énergie… Et désormais le déclenchement de la guerre en Ukraine alors que le BTP avait traversé deux ans avec le moins de mal possible… Cette onde de choc va peut-être nous mettre un genou à terre », craint le président de la FFB. Il poursuit : « Le rebond qui avait suivi les premiers confinements peinait à se transformer en véritable reprise, le déclenchement de la guerre en Ukraine a bouleversé le paysage et sans doute cassé la dynamique. Aux premières annonces de pénuries chez nos fournisseurs, pas véritablement confirmées depuis, ont rapidement succédé des hausses de prix vertigineuses et parfois répétées ».
Oliver Salleron explique toutefois que les carnets de commandes de stabilisent, malgré un décrochage dans l’individuel. Les carnets de commandes des entreprises, aux environs de 7,3 mois à fin mars, permettent d’alimenter l’activité l’immédiate du secteur, toujours tirée par la construction de maisons individuelles et la rénovation énergétique. « Toutefois, comme anticipé dans nos prévisions de la fin 2021, de premières fissures se dessinent. On relève notamment que les ventes de maisons individuelles abandonnent 15 % en glissement annuel sur le cumul décembre 2021-février 2022. Un fléchissement de l’activité bâtiment s'en suivra dans les prochains mois. Ce constat résulte très certainement du contre-coup de l’anticipation de la RE 2020, entrée en vigueur le 1er janvier 2022, et peut-être aussi de la réglementation du Haut Conseil de stabilité financière sur le crédit immobilier ».
Aussi, Oliver Salleron a réitéré sa demande au gouvernement pour un soutien renforcé au secteur. Le BTP a été intégré au Plan résilience, « ce qui donne un cadre d’action ». En revanche, la case bâtiment reste largement à compléter. « Dans l’immédiat, cela passe par deux mesures fortes, mais transitoires : le gel des pénalités de retard jusqu’en bout de chaine sur tous les marchés et la prise en charge intégrale de l’activité partielle. Il s’agit de mesures indispensables pour permettre le retour à un peu de sérénité ».
Un ministère pour la filière ?
Nous l’évoquions en février dernier : le président de la FFB pousse toujours pour disposer d’un ministère dédié à la construction durable et l’aménagement du territoire dès le prochain quinquennat. La FFB vient de mobiliser tous les acteurs de la filière construction et immobilier. « Nous avons mobilisé 38 grandes fédérations nationales. Quand on a un ministre, cela plus facile pour dialoguer avec le gouvernement ! Un tel ministère permettrait de regrouper les actuels ministères du Logement, de la Ville et, pour son volet urbanisme, de la Cohésion des territoires pour dégager une vision d'ensemble et définir une stratégie dans le domaine de la construction, de l’habitat, des mobilités, des infrastructures et de l'aménagement des territoires », a conclu Olivier Salleron.
