Filiale d’Aliaxis, l’industriel Nicoll propose un catalogue de 20 000 produits (raccords, gouttières, siphons et autres canalisations). Il sollicite les installateurs afin de dynamiser sa croissance portée par l’innovation et l’économie circulaire.
Quelle est la dynamique actuelle du marché de la gestion des fluides des bâtiments ?
Benoît Hennaut : C’est un marché mature et globalement stable qui se renouvelle régulièrement grâce au développement de nouvelles catégories de produits. C’est le cas notamment des réseaux d’eau chaude et d’eau froide. La tendance qui était plutôt haussière en fin d’année 2017 et au premier semestre 2018 est en train de s’essouffler, à l’image de l’économie française. Parallèlement, les industriels éprouvent de grandes difficultés à recruter car il existe une réelle pénurie de main d’œuvre. D’autre part, la révision du taux à prêt zéro, qui ne s’applique plus que dans certains cas, a eu un impact particulièrement négatif sur la construction de logements neufs.
Comment se positionne votre entreprise au sein de ce marché ?
B. N. : Notre savoir-faire historique concerne la gestion de tous les fluides et de l’eau en particulier. Nous avons considérablement élargi notre offre en nous orientant progressivement vers les produits de salle de bains. Des innovations de rupture ont été lancées telles que le système d’évacuation de l’eau dans la douche, Magnetech. L’innovation est en effet cruciale au sein de ce segment et c’est pour cette raison que 50 collaborateurs œuvrent au sein de notre pôle Recherche et Développement. Toujours dans cette optique, la gamme intelligente de raccords Fluxo pour les réseaux d’eau chaude et d’eau froide est également proposée. Dans le domaine non résidentiel (hôtellerie, hôpitaux,…), la gamme System’O assure la qualité de l’eau grâce à une grande résistance des canalisations.
De quelle manière les installateurs participent-ils à votre déploiement ?
B. N. : Nous développons des relations étroites avec les installateurs notamment grâce à la co-innovation. Par exemple, le bâti-support deux blocs en acier et polymère, nommé Nicoll Happy Support, a été développé en collaboration avec 80 installateurs. Un camion a fait un tour de France pendant 18 mois afin d’aller à leur rencontre et de cerner leurs attentes très spécifiques. Ils ont ainsi testé les divers produits de la marque et ont suggéré des améliorations. La technologie Magnetech a été conçue sur ce même principe. De plus, une académie devrait voir le jour à l’automne au sein de notre usine de Frontonas, à proximité de Lyon. La formation continue est la meilleure façon d’enrichir le niveau d’expertise, sachant que le cadre normatif est toujours plus contraignant et les clients finaux plus exigeants. Un autre angle fort que nous souhaitons développer auprès des installateurs est celui de l’économie circulaire (ndlr : Benoît Hennaut vient d’être élu Président de la Fédération de la Plasturgie et des Composites).
Comment les installateurs peuvent-ils être acteurs de l’économie circulaire ?
B. N. : L’installateur est un des maillons essentiels de la chaîne œuvrant à cet effort collectif. Il peut collecter les chutes de produits PVC (chutes de canalisations, raccords…) et les apporter dans un centre de collecte. Afin de leur faciliter la tâche, nous devons mettre au point des contenants adaptés et leur permettre d’identifier les points de collecte en les géolocalisant grâce à une application. L’objectif est de mettre en place 3 000 points de collecte sur le territoire. Dans cette optique, nous travaillons également avec les distributeurs afin qu’ils soient équipés de nouveaux contenants. Rappelons que le Gouvernement veut tendre vers 100 % de plastiques recyclés en 2025. Notre entreprise, qui recycle le PVC depuis 30 ans, s’est engagée volontairement à réemployer un nombre croissant de plastiques pour la fabrication de produits finis tout en maintenant la qualité des produits.
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Une interview parue dans le numéro spécial "L'Installateur fête ses 70 ans" accompagnant l'édition de novembre
