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Nicolas Garnier (Amorce) : "Le réseau de chaleur était hier l’exception, il doit aujourd’hui devenir la règle"

07 DÉCEMBRE 2022 - CFP

L’association nationale des collectivités Amorce, le syndicat national du chauffage urbain (SNCU), l’association Via Séva et l’Ademe étaient réunis ce mardi 6 décembre pour faire le point sur le développement des réseaux de chaleur en France.

amorce

Le délégué général d’Amorce, Nicolas Garnier, a rappelé que les 1 000 réseaux de chaleur que compte le pays représentaient seulement 5 % de la production de chaleur – cette dernière est d’ailleurs le premier poste de consommation d’énergie en France –. Il a appuyé sur les intérêts des réseaux de chaleur avec un prix maîtrisé pour les usagers (augmentation des prix limitée à 1,5 % pour les réseaux à + de 50 % d’EnR&R) et un taux d’EnR&R de 62 % (un atout par rapport aux solutions individuelles basées sur l’électricité et le gaz). Il a également expliqué que les réseaux de chaleur sont un investissement public efficace, en témoigne le Fonds Chaleur de l’Ademe. Entre 2009 et 2021, Bénédicte Genthon de l’Ademe a annoncé que le Fonds avait représenté 2,9 milliards d’euros d’aide dont 40 % attribué aux réseaux (près de 1,2 Md€) et que le taux d’EnR&R des réseaux de chaleur avait doublé depuis 2009 passant de 31 % à 62 %. « Ce n’est cependant pas suffisant et la priorité est d’accélérer son déploiement », a-t-elle ajouté.

Schéma directeur en place

Pour atteindre les objectifs, ambitieux à ce jour, de la loi de transition énergétique pour la croissance verte (soit multiplier par 5 de la quantité d’EnR&R livrée dans les réseaux de chaleur d’ici à 2030), Guillaume Planchot de Via Séva a évoqué la mise en place d’un schéma directeur national des réseaux de chaleur et de froid. Deux objets à la clé : verdir et densifier 260 réseaux de chaleur existants et créer 1 337 nouveaux réseaux sur les 5 000 villes déjà identifiées. L’objectif est que les réseaux de chaleur représentent un quart du chauffage en France en 2050 (contre 5 % à ce jour…).

Pour pousser ce schéma directeur, l’Ademe a rappelé l’existence de son appel à projets « une ville un réseau » qui sert à accompagner la réalisation d’un réseau de chaleur et de froid renouvelable auprès des villes de moins de 50 000 habitants. Bénédicte Genthon affirme que l’agence a reçu, à début décembre, 175 dossiers à étudier pour le déploiement d’un réseau dans le cadre de cet appel à projets. « Ces dossiers sont en cours d’instruction. Il faut désormais transformer l’essai ! ». Serge Nocodie, vice-président d’Amorce, a insisté sur le fait que les villes de 10 000 à 50 000 habitants doivent impérativement se raccorder à un réseau de chaleur. « Les collectivités sont en première ligne. La crise énergétique en cours fait bondir le nombre de demandes de raccordement aux réseaux de chaleur. La stabilité du prix et sa compétitivité expliquent cette augmentation. Entre 2016 et 2021, le nombre de bâtiments raccordés aux réseaux de chaleur a progressé de 28 %. En 2021-2022, le nombre de demande de raccordement a augmenté de près de 30 %... ».

« Le réseau de chaleur était hier l’exception, il doit devenir aujourd’hui la règle… », a conclu Nicolas Garnier.

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