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Morisot : protection maximale pour une reprise en douceur

17 AVRIL 2020 - L'Installateur

L’heure de la reprise a sonné chez Morisot sarl*. L’entreprise n’a jamais été totalement à l’arrêt, comme beaucoup de dirigeants, Stéphane Burgonde a assuré un service de dépannages d’urgence pendant les premières semaines du confinement. Histoire de ne pas laisser tomber ses clients dans la détresse.

Stéphane Burgonde, sarl Morisot

Cette semaine, c’est l’activité chantier qui reprend. On est encore loin d’un retour à la normale, mais il s’agit de se concentrer sur ce qui peut être réalisé, sans compromettre la santé de qui que ce soit. Environ la moitié de l’équipe est mobilisée, soit quatre salariés. «Tous n’ont pas repris, on ne peut pas assurer les gros chantiers qui nécessitent plusieurs personnes en même temps ainsi que la validation du coordinateur SPS (sécurité et protection de la santé)», précise-t-il. Pour assurer une sécurité maximale à chacun d’entre eux, Stéphane Burgonde a défini lui-même un protocole d’intervention en s’inspirant du guide de préconisations sanitaires. «En rénovation chez le particulier, je demande au client de ne pas venir sur le chantier. Il doit s’y engager par écrit. La communication doit s’effectuer par mails ou téléphone et au besoin au moyen de photos. Sur place, on scinde les équipes : une seule personne en chaufferie, une autre sur les radiateurs le cas échéant. Le même protocole est valable lors d’un changement de chaudière dans l’urgence.» Les salariés ont tous été équipés de masques, gants, gel hydroalcoolique et visière de protection. Les arrivées le matin sont échelonnées pour que l’on se croise le moins possible. A l’instar des grossistes, Stéphane a adopté un mode « drive » pour la préparation du matériel : lui seul a accès au magasin pour préparer l’outillage et tous les équipements nécessaires au chantier du jour, que l’ouvrier emporte avec lui sur le parking. Toute une organisation... «Un vrai chambardement», reconnaît-il. Les journées durent 5 heures pour l’instant. Elles augmenteront progressivement jusqu’à un retour la normale.

 

La crainte de l'après

Prévoyant et disposant d’une trésorerie saine, Stéphane Burgonde avait déjà rentré d’avance tout le matériel nécessaire pour les chantiers à venir. Il dispose également d’un stock conséquent de cuivre et de raccords. Les achats extérieurs sont donc pour l’instant réduits au strict minimum.

Et l’après ? «Je vois se dessiner deux choses. D’un côté le retard que vont prendre les marchés publics dans l’attente du second tour des élections municipales. D’un autre côté, l’attentisme que risque de générer l’après-crise chez les particuliers. On n’aura pas de problème cette année, j’avais un beau volume d’affaires déjà signées. Celles-là on va les réaliser. Mais c’est après qu’il risque d’y avoir un trou d’air, avec des projets reportés dû aux difficultés financières que traverseront certains.» Pour l’heure, il faut avancer. «Je ne tourne pas le dos au Covid, mais il faut reprendre peu à peu, en prenant les précautions qui s’imposent. A trop attendre, on risque de perdre les pédales», dit-il, conscient que sa responsabilité peut être recherchée en tant que chef d’entreprise, une sacrée épée de Damoclès qui plane au-dessus de sa tête. «On a été un peu sonné au départ, lorsque le confinement nous est tombé dessus, mais on ne manque pas de courage. On traverse tous cette épreuve-là avec du stress et de l’anxiété, à un moment donné il faudra décompresser. C’est pour cela que cet été on fermera quand même, on partira en vacances, pour lâcher la vapeur. Ce sera comme en 1945, il faudra qu’il y ait une libération, et on l’attend avec impatience

*sarl Morisot à Saint-Geosmes, près de Langres (Haute-Marne)

 

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