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Luttons contre la souffrance thermique !

18 OCTOBRE 2022 - L'installateur

12 organisations professionnelles demandent aux pouvoirs publics d’intégrer dans les dispositifs d’aides à la rénovation les solutions passives permettant d’améliorer le confort d’été : végétalisation des bâtiments, installation de protections solaires, etc.

confort d'été

Dans un courrier adressé à la Première ministre Elisabeth Borne, 12 organisations professionnelles (OP) du secteur du bâtiment (1) proposent des solutions concrètes visant à adapter notre pays aux enjeux climatiques. Le sujet du chauffage a tendance à éclipser les enjeux estivaux, regrettent-ils. Or 69 % des Français souffrent l’été de températures trop élevées dans leur logement, indique une étude Ifop datée de juillet 2022. «Le confort d’été, expression communément utilisée dans la réglementation thermique, n’apparaît plus adapté à la situation ; il serait plus juste de parler de souffrance thermique, au vu de l’impact sanitaire que les canicules peuvent avoir sur les Français (…). Si le recours à des systèmes de rafraîchissement actif est un besoin légitime auquel il est important de répondre, celui-ci doit être fait en utilisant des technologies performantes, de manière raisonnée et en combinaison avec les mesures passives, non consommatrices d'énergie, qui permettent d’en limiter l’impact énergétique. La consommation liée au refroidissement en sera ainsi réduite au strict nécessaire», notent les auteurs de la lettre. Qui demandent aux pouvoirs publics d’intégrer au plus vite les moyens passifs d’amélioration de la performance thermique d’été dans les dispositifs d’aides à la rénovation. Les deux années à venir vont être décisives, de nombreuses nouvelles réglementations étant attendues : première loi de programmation quinquennale sur l'énergie et le climat (LPEC), 3e Programmation pluriannuelle de l’énergie, 3e Stratégie nationale bas-carbone et 3e plan national d’adaptation au changement climatique.

Les solutions passives à privilégier

Les OP mettent en avant les solutions suivantes :

 - Installer des protections solaires motorisées ou automatisées. Limiter la hausse de la température intérieure de 2 à 5°C en été est possible simplement en s’équipant de stores ou volets. Quant au pilotage automatique des protections solaires, il est loin d’être un gadget de confort : il permet une gestion optimale de ces équipements en fonction des températures et du rayonnement solaire, y compris en l’absence d’occupants.

- Améliorer l’inertie thermique des bâtiments. La température intérieure dans le bâtiment peut ainsi être réduite jusqu’à 3 °C. Une isolation adaptée de l’enveloppe extérieure du bâtiment contribue non seulement à l’efficacité en hiver, mais également à une protection en été.

 - Automatiser l’ouverture des fenêtres. Le potentiel de rafraichissement activable par le pilotage intelligent de l’ouverture des fenêtres en période estivale a ainsi été mesuré entre 4 et 5 °C

- Végétaliser les bâtiments. Sur un toit-terrasse non végétalisé, la température de surface, sous l’effet du rayonnement solaire, peut atteindre 60 °C ou 70 °C. Elle sera de 35 °C, voire de 32 °C, s'il est végétalisé.

- Mettre en œuvre de revêtements d’étanchéité réfléchissants sur les toitures terrasses.

1) Signataires : Yannick Michon, président du Groupement Actibaie, Mohamed Abdelmoumene, président du comité technique AICVF (Association des Ingénieurs et Techniciens en Climatique, Ventilation et Froid), Jean-Pascal Roche, président d’ICO (Ingénierie du Confort Objectif 2050), Jean-Luc Buchou, délégué général du Cercle Promodul INEF4, Damien Racle, président de CINOV (Fédération des syndicats des métiers de la prestation intellectuelle du conseil, de l'ingénierie et du numérique), Pascal Bresso, président de la Fédération Française de la Construction Passive, Anne-Sophie Perrissin-Fabert, déléguée générale de IGNES, Pascal Coppens, président du SFJF (Syndicat Français de Joints et Façades), Bruno Léger, président du SNFA, Christophe Bieber, élu de l’UMB-FFB (Union des Métiers du Bois), Pascal Housset, président de l’UMGCCP (Union des Métiers du Génie Climatique, de la Couverture et de la Plomberie), Yannick Hervé, président de l’UMPI-FFB (Union des Métiers du Plâtre et de l’Isolation).

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