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Les industriels de la régulation et GTB voient l’avenir en rose

01 AVRIL 2021 - L'installateur

Après une année 2020 morose, l’alignement des planètes est désormais favorable au marché de la régulation et de la GTB, estime le syndicat ACR.

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En 2020, l’ensemble du marché français de la régulation et de la GTB a baissé de – 8,8 % à 310,4 M€, a indiqué le syndicat ACR mercredi 31 mars lors de sa conférence de presse annuelle. C’est le marché du chauffage à eau chaude qui accuse le recul le plus important avec une baisse de – 18 % à 105,2 M€. Outre l’arrêt des chantiers liés au confinement, plusieurs raisons expliquent cette baisse. Premièrement : les dispositifs de régulation (comme les robinets thermostatiques ou les thermostats programmables) sont exclus de MaPrimeRénov’. Deuxièmement : la réglementation sur l’individualisation des frais de chauffage est mal appliquée dans les copropriétés. De ce fait, les ventes de robinets thermostatiques baissent de – 20 %. Seuls les modèles communicants (qui permettent de faire de la régulation de température par zone) résistent un peu (- 4,6 %) et poursuivent leur pénétration du marché. Troisième difficulté : le coup de pouce «thermostat avec régulation performante» a été inefficace : les installateurs ont préféré effectuer des travaux plus rentables, comme le remplacement de la chaudière ou l’isolation thermique. Pour 2021, le Syndicat ACR est favorable à une opération coup de pouce permettant d’accélérer le remplacement des thermostats programmables simples par des thermostats programmables intelligents ou communicants (classe IV ou plus). Il note par ailleurs un point positif en 2020 : le nouveau crédit d’impôt pour la rénovation énergétique des PME (arrêté du 29 décembre 2020) inclut les dispositifs de régulation et de programmation.

Notons enfin que les Modules thermiques d’appartement sont en recul (- 11 %) et que les vannes d’équilibrage dynamique (PICV) poursuivent leur forte pénétration de marché. Elles sont désormais très largement majoritaires dans les bâtiments neufs et devraient devenir la norme dans les opérations de rénovation performante.

Les autres secteurs enregistrent des baisses moins importantes que celle du chauffage individuel et collectif : - 10,2 % pour la régulation des équipements de génie climatique à 178 M€, - 8 % pour les services à 57,9 M€, - 6 % pour la GTB à 74,4 M€. La ventilation-climatisation enregistre même une hausse de + 4 % à 72,9 M€ : les régulateurs communicants pour terminaux sont même à + 8 % et les équipements avec protocoles de communications ouverts tels BACnet (+ 22 %) ou KNX continuent leur très forte progression. Le protocoles LON se maintient compte tenu du très large parc tertiaire équipé mais on constate une absence de développement de cette offre au niveau des industriels. Enfin, les protocoles propriétaires disparaissent logiquement.

Belles perspectives en 2021

Pour 2021, le syndicat se dit confiant. Le premier trimestre 2021 connaît le même niveau d’activité que celui du premier trimestre 2019. «Il y a aujourd’hui un alignement des planètes sur nos métiers qui va nous permettre de nous développer», affirme Philippe Segonds, président de l’ACR. Les publications du décret Bacs (voir cet article : https://bit.ly/3rIx6VQ) et du décret tertiaire, amplifiées par les financements issus du Plan de Relance, devraient porter ses fruits dans les mois et années à venir. «Il faut que notre profession s’organise pour mettre en valeur la facilité d’utilisation de nos équipements et leurs retours sur investissement», conclut Philippe Segonds. Le syndicat travaille notamment à la modification de la fiche GTB des CEE, afin de la doter de plus d’usages. En partenariat avec le Gimélec, il œuvre aussi à la réalisation de fiches de simulation destinées aux élus locaux. Enfin, l’enjeu est aussi d’aller encore plus loin dans la prise en compte des solutions de régulation et GTB dans le moteur de calcul de la RE 2020. L’ACR regrette aussi leur prise en compte insuffisante dans le calcul du DPE ainsi que dans les recommandations d’amélioration de la performance présentée sur l’étiquette DPE.

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