Les chiffres du marché 2021 sont tombés. Sans surprise, les ventes de pompes à chaleur ont considérablement augmenté, à la faveur d’un contexte hyper favorable. La chasse au fioul produit ses effets, plaçant la PAC en tête des modes de substitution des vieilles chaudières. La chaudière, pour autant, n’a pas dit son dernier mot et renoue avec des chiffres qu’elle n’avait pas connus depuis des lustres. A souligner, la boucle à eau chaude (chaudières + PAC air/eau) repasse devant le vecteur air, habitué à faire la course en tête ces dernières années. Bilan avec Uniclima d’une année vraiment pas comme les autres, boostée d’un côté par la reprise économique post-Covid, mais entravée de l’autre par les ruptures d’approvisionnements.
La PAC à fond les ballons
Le marché de la pompe à chaleur air/eau a bondi de 52 % en 2021. François Deroche, président de l’Afpac, explique la « bonne dynamique du marché avec les primes pour la rénovation (Coup de pouce chauffage et MaPrimeRénov') et la fin du gel des permis de construire dans la construction neuve ». Il souligne le fait que les « entreprises aient su s’adapter aux conditions pour maintenir un niveau élevé d’activité ». Dans le détail, les monoblocs - qui représentent maintenant plus de 12 % du marché total des PAC air/eau - ont augmenté plus fortement (+ 82 %) que les biblocs. Ces dernières ayant connu une croissance de 49 %, ce qui reste tout de même une excellente croissance (234 000 unités). Sur les gammes de puissances, les PAC de moins de 6 kW destinées au neuf sont en hausse de 27 %, les modèles 6 à 10 kW de 65 % (elles représentent 25 % du marché total), les modèles 11 à 20 kW progressent, elles, de 58 % (elles représentent 55 % du marché). Les PAC de grosses puissances progressent également « même si cela est moins représentatif ».
La clim en demi-teinte
Didier Metz, président de PAC&Clim’Info, annonce de « bons résultats » pour la clim mais se dit « jaloux des chiffres des modèles air/eau ». En effet, le marché des splits ralentit nettement sa croissance en 2021 et finit l’année avec une progression de 3 % par rapport à 2020. « C’est la plus faible croissance depuis 2014 malgré un démarrage sur 2021 en fanfare… Alors que le premier quadrimestre avait été en très forte croissance (+ 50 %), le marché des splits a fait face à un net repli au second quadrimestre avec – 14 % et a poursuivi sa décroissance sur le troisième quadrimestre ». Didier Metz explique cela par une météo peu clémente cet été. Dans le détail, le marché porté par les multi-splits qui ont représenté un tiers des volumes du marché en 2021 et qui ont permis la croissance du marché. En mono-split, la croissance du marché est tirée par les puissances supérieures à 7 kW, notamment les puissances 7 à 12 KW qui progressent pour la 2e année consécutive. A contrario, les puissances inférieures à 2,5 KW sont en fort recul cette année.
Les chaudières font un tabac
2021 marque un vif rebond pour les chaudières. Avec 715 000 unités écoulées en 2021 (585 000 en 2020 et 598 000 en 2019), la chaudière atteint un niveau inégalé depuis de nombreuses années. La condensation reste ultra dominante (634 000 unités), mais la chaudière « classique » résiste avec 81 000 unités vendues en 2021. La part de chaudières fioul n’est pas indiquée, mais on devine qu’elle est très faible. Les ventes de brûleurs progressent sensiblement (+ 22 % sur l’année), marquant certainement une tendance à faire durer plutôt que remplacer…
La double flux décolle enfin !
La revue CFP en parlait dans son édition de décembre... La double flux décolle enfin ! Après plusieurs années de baisse, le marché en maison individuelle confirme la hausse observée au 4e trimestre 2020. Elle termine l'année 2021 avec 48,7 % de croissance... A noter que la majorité des systèmes vendus sont équipés d’un échangeur à « haute efficacité », tandis que la vente de systèmes dont l’échangeur a une efficacité plus « standard » est en nette baisse. Ces systèmes avec échangeur à haute efficacité bénéficient d’un soutien financier au travers du CITE en 2020 puis de MaPrimeRenov’ à partir de 2021, ce qui explique en partie le net regain de dynamisme de ce segment. Le marché global des équipements simple flux enregistre une hausse moindre de 13 % avec un regain des ventes des systèmes hygroréglables mais également des systèmes auto-réglables.
La biomasse à la fête
Eric Trendel (SFCB) a confimé que les ventes de chaudières avaient doublé en 2021. Sans surprise, ce sont les chaudières à granulés qui figurent en tête du podium en 2021 : 31 000 unités vendues, soit une croissance de 120 % par rapport à 2020. Les modèles les plus prisés sont ceux offrant des puissances inférieures à 36 kW. Mais pour les puissances allant de 36 à 499 kW, l’augmentation est aussi présente, comprise entre 65 et 79 %.
Le soleil donne
Avec l’envolée du prix de l’énergie, le marché solaire thermique renoue enfin avec la hausse avec 53 600 m² installés contre 46 130 en 2020, soit une progression de 16 %, après 8 années de baisse ! Les équipements solaires thermiques profitent de l’embellie sur la rénovation et le changement des anciennes chaudières dans l’individuel, ainsi que du contexte de hausse des énergies classiques. Côté équipements, les chauffe-eau solaires individuels (CESI) s’établissent à 7300 unités en 2021 représentant 26 300 m² contre 18 480 m² en 2020, soit une hausse importante de 42 %. Ils trouvent leur place grâce aux aides en rénovation. On compte aussi 470 systèmes solaires combinés (SSC) vendus pour 2021 représentant 5800 m², comparé à 4050 m² en 2020, soit une hausse de 43 %. Seul hic pour le solaire, les livraisons de capteurs dans le collectif/tertiaire reculent encore de 9 %, après une baisse en 2020.
Et aussi :
La PAC géothermique est en croissance de 10 %, même si les niveaux restent faibles. François Deroche (Afpac) espère que « la promotion faite par le gouvernement lui redonne ses lettres de noblesse » et il ajoute que la PAC géothermique a « une piste à creuser pour sa progression avec l'arrivée de la RE 2020. La valorisation du freecooling pourrait lui donner de l’élan ». Le CET progresse lui de 36 % avec 150 000 pièces après une année de baisse en 2020. En cause : un rattrapage des livraisons de maisons individuelles qui ont assuré cette bonne dynamique du marché, et son bon complément avec la PAC air/air dans le neuf.
