La 16e édition du baromètre Expectra – agence spécialisée dans le recrutement et l’intérim – sur le salaire des cadres a été publiée début septembre. Portés par la croissance du secteur et la digitalisation, les salaires des cadres du BTP enregistrent une hausse de 4,2 % sur un an.
Selon la 16e édition du baromètre Expectra – qui a examinée 77 250 fiches de paie auprès de 9 270 entreprises en région et en Ile-de-France –, le salaire des cadres tous secteurs confondus a connu une hausse de 2,7 % entre 2017 et 2018. C’est la plus forte hausse depuis 6 ans. Le salaire médian – revenu qui divise la population en deux parties égales – est de 44 720 euros en 2018. « Les cadres bénéficient d’une conjoncture porteuse, marquée par un taux de chômage inférieur d’un point au plein emploi. Encouragés par un rapport de force favorable, et une tendance des entreprises à privilégier les hausses individuelles, les cadres ont retrouvé des marges de manœuvre pour négocier leur rémunération », a déclaré Christophe Bougeard, DG d’Expectra.
Pénurie de profils dans le BTP
Après quatre années de hausse des salaires contenue, le secteur du BTP et de la construction fait quant à lui face à une croissance de la rémunération de 4,2 % entre 2017 et 2018. Sur les cinq dernières années, la croissance des salaires s’établit à près de 10 %, soit la plus forte hausse tous secteurs confondus (Informatique, commercial, comptabilité, RH, etc.). Cette hausse est le résultat d’un marché de la construction très bien orienté. C’est le segment des bâtiments non résidentiels qui affiche la plus belle dynamique, avec une hausse du volume de commandes de 8,9 % contre 3,7 % en 2017. Le segment des logements neufs connaît quant à lui une croissance plus relative (+ 3,4 %) en comparaison de l’année passée (+12,8 %), rapporte Expectra. «Le secteur du BTP n’est pas épargné par la digitalisation. Le recours de plus en plus fréquent aux engins de chantiers connectés nécessite des compétences spécifiques. Plus encore, les chantiers sont de plus en plus fréquemment modélisés numériquement grâce au BIM pour optimiser les délais de construction».
Mais les effets combinés d’un carnet de commandes plein et de l’adoption d’outils digitaux rendent plus difficiles le recrutement de certains profils. Expectra ajoute qu’il existe une forte pénurie. «Les entreprises du secteur anticipent des difficultés accrues de recrutement pour sept chefs de chantier sur dix, de même que six ingénieurs BTP ou encore six conducteurs de travaux sur dix. Sur ces profils, la demande augmente encore cette année, respectivement de 34 % pour les ingénieurs BTP, 12 % pour les chefs de chantiers et 11 % pour les conducteurs de travaux. Logiquement, ils connaissent les plus fortes hausses de salaire».
