Toute l'information des acteurs de l'efficacité énergétique
Magazine CFP
Magazine L'installateur

Le Syndicat des énergies renouvelables entre en campagne

13 OCTOBRE 2021 - CFP

A l’occasion de son 22e colloque annuel, le Syndicat des énergies renouvelables (SER) a présenté les résultats d’un sondage Ifop mené en septembre à propos de la perception des EnR par les Français, ainsi que le premier volet de son Livre Blanc. Celui-ci est destiné à porter auprès des candidats et dans la campagne présidentielle un éclairage nouveau sur les énergies renouvelables comme leviers d’un projet de société durable.

SER

Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion & Stratégie d'entreprise de l'Ifop ; Jean-Louis Bal, président du SER.

 

L’enquête Ifop pour le SER confirme la tendance : les Français, de plus en plus préoccupés par l’urgence climatique, sont 70 % à considérer la lutte contre le réchauffement comme un enjeu prioritaire de l’élection présidentielle. 6 répondants sur 10 considèrent par ailleurs que la transition énergétique ne va pas assez vite en France (27 % considérant qu’elle va au bon rythme et 13 % trop vite). Un diagnostic partagé dans toutes les catégories d’âge et sociales de la population. Pour accélérer la transition énergétique, les Français font majoritairement confiance aux EnR. Elles font consensus à 87 % comme solution utile pour lutter contre le réchauffement climatique et s’imposent parmi les mesures les plus efficaces pour sauver le climat. Elles sont également jugées favorables pour leurs effets sur l’emploi et leur capacité renforcer l’indépendance de la France par plus de 8 Français sur 10. Toutes les sources d’énergie renouvelables testées dans le cadre du sondage bénéficient d’une bonne image, rassemblant entre 64 % et 90 % des Français.

Enjeu politique
Cette confiance dans les énergies renouvelables comme levier indispensable de la transition énergétique et de la lutte contre le réchauffement climatique débouche sur une attente politique forte à l’égard du prochain quinquennat : 87 % des Français souhaitent que le prochain président de la République encourage le développement des énergies renouvelables-un souhait majoritaire dans tous les électorats. « Dans la perspective d’un quinquennat décisif en matière de leadership et de souveraineté énergétique, et à l’heure où les pays et les investisseurs du monde entier se tournent massivement vers les énergies renouvelables, ce document d’analyse prospective qu’est le Livre Blanc, enrichi de regards d’experts, de citoyens engagés et d’acteurs économiques et politiques, montre l’impérieuse nécessité pour la France d’accélérer leur développement, a déclaré Jean-Louis Bal, président du SER. Notre pays accuse en effet un retard important dans ce développement. Une situation à laquelle le prochain quinquennat devra remédier si nous voulons nous donner les moyens d’agir dans la lutte contre le réchauffement climatique et faire de la transition énergétique et des renouvelables les leviers d’un nouvel élan pour la France. »

Le nouvel arrêté tarifaire du PV salué
Le lendemain du colloque, le SER s’est exprimé sur le nouvel arrêté tarifaire (S21) fixant les conditions d'achat de l'électricité produite par les installations implantées sur bâtiment, hangar ou ombrière utilisant l'énergie solaire photovoltaïque (publié le 8 octobre 2021). Appelé de ses vœux depuis des années par la filière, le seuil d’accès à un système de guichet ouvert donnant droit à un tarif d’achat, sans avoir besoin de passer par un appel d’offres, est désormais étendu de 100 à 500 kW. A l’instar de ce qui est prévu dans les nouveaux cahiers des charges des appels d’offres PPE2, publiés cet été, ce nouvel arrêté impose aux installations de présenter un bilan carbone inférieur à 550 kg eq CO2/kWc pour bénéficier d’un contrat d’achat. Un tarif de 98 euros/MWh avec un plafond à 1 100 heures est prévu pour le premier trimestre. Pour Xavier Daval, président de la Commission Solaire du SER : « La filière solaire accueille avec satisfaction la publication de ce nouvel arrêté. Les conditions nous semblent réunies pour que la filière puisse poursuivre son développement dans un cadre stabilisé. Ces dernières années ont démontré la capacité des acteurs à générer du volume lorsqu’un dispositif lisible existe ». Le syndicat précise également que cette nouvelle séquence s’inscrit dans la forte dynamique de développement constatée dans la filière solaire depuis le début de l’année, particulièrement sur les segments des moyennes et grandes toitures, et qu’elle permettra d’opérer un changement d’échelle indispensable pour se rapprocher des volumes cibles de la PPE, à savoir l’installation de 3 à 4 GW de nouvelles capacités photovoltaïques par an.

Pas encore assez de chaleur renouvelable
Côté chaleur renouvelable, la 5e édition du Panorama de la chaleur renouvelable et de récupération publié par le SER, le CIBE et Uniclima, avec la participation de l’Ademe, montre que malgré une augmentation de la production issue de sources renouvelables en 2020, la France confirme son retard, « faute de mettre en œuvre les moyens nécessaires à un développement accru en la matière ». Pour les organismes auteurs de ce document, « il s’agit pourtant de la clé de la décarbonation massive du secteur de la chaleur et de l’ensemble de la consommation énergétique nationale ». Si la France n’a pas atteint l'objectif du Plan National d'Action (PNA) en faveur des énergies renouvelables, qui prévoyait que 33 % de ses besoins de chaleur soient couverts par des sources renouvelables en 2020, on peut toutefois noter une progression de 2 points de la part de chaleur renouvelable entre 2019 et 2020 (contre 0,9 point entre 2018 et 2019). En 2020, la consommation finale brute de chaleur a atteint 668 712 GWh dont 152 696 GWh de chaleur renouvelable. La chaleur renouvelable représente ainsi 22,8 % de la consommation finale brute de chaleur. Afin de rattraper le retard de la France, les auteurs du Panorama estiment : « il est crucial de favoriser la pénétration de la chaleur et du froid renouvelables dans le bâtiment, de renforcer et d’élargir le dispositif de soutien à la chaleur bas carbone à toutes les filières de production et aux réseaux de chaleur et de froid. La compétitivité des énergies renouvelables et de récupération par rapport aux énergies fossiles peut être accrue par une forte différenciation de la fiscalité ».


S’abonner à CFP

 

REAGISSEZ A CET ARTICLE (Pour commenter, vous devez vous inscrire)