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Le secteur du bâtiment se porte bien mais…

15 SEPTEMBRE 2022 - CFP

L’activité du bâtiment est en croissance de 3,8 % annonce la FFB mais son président, Olivier Salleron, craint l'inflation et la hausse des prix des matériaux.

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Pour son discours de rentrée, Olivier Salleron, président de la FFB, a souligné que malgré la crise des matériaux et de l’énergie, « le secteur résiste toujours, les carnets de commandes restent garnis et l’année 2022 semble globalement faite ». Mais la situation se révèle toutefois contrastée en matière d’activité, ajoute le président. « Dans le logement neuf, les tendances se confirment mois après mois. Le rebond lié à l’entrée en vigueur de la RE 2020 se trouve maintenant derrière nous et laisse place à une chute à l’amont de la filière. Certes, les mises en chantier, encore en repli du fait d’un collectif à la peine, pourraient se ressaisir d’ici la fin de l’année, compte tenu de permis en hausse d’environ 14 %, en glissement annuel sur sept mois à fin juillet 2022. En revanche, ces mêmes permis plongeront sous l’effet de l’effondrement des ventes de plus de 26 % dans l’individuel diffus et de près de 15 % dans la promotion immobilière, sur le premier semestre 2022 rapporté au même semestre de 2021. Les années 2023-2024 se révèleront donc périlleuses pour le logement neuf ».

La situation semble inverse pour le non résidentiel où 2022 ressort mieux orientée « après deux années de marasme ». De fait, surfaces commencées et autorisées s’affichent en progressions respectives de près de 18 % et 7 % en glissement annuel sur sept mois à fin juillet 2022. Enfin, l’activité en amélioration-entretien continue de croitre, bien que sa dynamique déçoive un peu, sans doute pénalisée par un marché des CEE encalminé depuis le début de l’année. La tendance ressort proche de +2 % pour l’ensemble, comme pour la rénovation énergétique. Mais il faut aussi souligner que ce segment progresse régulièrement depuis la sortie de la crise sanitaire. En cumul depuis la fin du premier trimestre 2020, hors effet prix, l’amélioration-entretien s’affiche en hausse de 6,5 % et la rénovation énergétique du logement de 12,4 %.

La croissance de l’activité s’établirait en 2022 à + 3,8 % en volume, contre + 4,3 % prévu début décembre 2021, principalement du fait de la moindre progression de l’amélioration-entretien. « Cela signifie aussi qu’à ce jour, l’élan pris avant d’entrer dans 2023 se révélera moindre qu’espéré, alors même que les attentes relatives au secteur se renforcent, compte tenu de la guerre énergétique toujours d’actualité », ajoute le président.

La crise des matériaux perdure

La crise des matériaux réside toujours et est relancée par la guerre de l’énergie. « L’hystérie sur les marchés du gaz et de l’électricité a douché tous les espoirs d’accalmie et les perspectives s’assombrissent. De fait, les fermetures de chaines de productions semblent se multiplier depuis août : produits aluminium, zinc, acier, tuiles et produits verriers, … les difficultés d’approvisionnement et les craintes de pénuries réapparaissent, sans même évoquer l’impact sur les prix de ces matériaux ».

Globalement, sous l’effet de ces hausses, les coûts des entreprises de bâtiment ont déjà progressé de 12 % entre la fin 2020 et juin 2022, selon l’index BT01 de l’Insee. « Ce n’est malheureusement pas fini, d’autant que l’inflation générale pèse sur les coûts de main d’œuvre ».

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