Un ouf de soulagement pour les propaniers. Avec un seuil maximal d’émissions finalement relevé à 300 g de CO2 par kWh dans le décret chauffage paru le 6 janvier, le propane obtient son laissez-passer et pourra en conséquence être utilisé en substitution du fioul après le 1er juillet, à l’instar du biofioul.
Il était utile de le préciser, car ce n’était pas acquis dans la première mouture du texte, qui fixait au départ un taux maximal d’émissions de 250 g, hors d'atteinte pour les gaz liquides (propane et butane) dont les émissions se situent à 274 g de CO2 par kWh (selon la base carbone - Ademe). «Le seuil initial ne permettait pas, par exemple dans les campagnes non raccordées au gaz naturel, de substituer du fioul par du propane», précise Joël Pedessac, directeur général de France Gaz Liquides (ex-CFBP). Alors que la pompe à chaleur capte une très grande partie du vaste mouvement de conversion des installations fioul, celui-ci tient à rappeler que les gaz liquides ont toute leur place dans ce dispositif. «Le propane n’a pour l’instant pas encore tiré son épingle du jeu de ce marché, mais il y a clairement une fenêtre d’opportunité, d'autant que c’est une solution bien maîtrisée par les installateurs, sur laquelle on a un retour d’expérience et qui s’appuie sur des systèmes performants. On compte environ 3,5 millions d’installations fioul en France, contre 700 000 clients propane. Prendre ne serait-ce que 10 % du marché de remplacement du fioul, ce serait déjà bien».
Le biopropane, avec un taux moyen d’émissions de 74 g de CO2 par kWh, soit nettement moins que l’électricité, apparaît comme une piste avec laquelle il faudra compter à l’avenir, au même titre que le biofioul en substitution du fioul domestique. Les volumes restent cependant encore faibles aujourd’hui, mais des investissements dans la production sont en projet afin d’accroître la ressource. L’hybridation des énergies est une autre voie d’avenir, même si, là encore, les volumes restent faibles. «L’hybridation, ça marche aussi avec du propane !», rappelle Joël Pedessac qui, pour encourager le développement de la PAC hybride gaz, ne verrait pas d’un mauvais œil l'instauration d'une surprime, par exemple de 1000 euros, pour ce type d’appareil dans le cadre du dispositif MaPrimeRenov’.
L'Installateur
