Toute l'information des acteurs de l'efficacité énergétique
Magazine CFP
Magazine L'installateur

Le négoce passe en mode drive

02 AVRIL 2020 - L'installateur

Passé les premiers jours du confinement où le pays s’est figé, les portes des négoces professionnels se sont peu à peu rouvertes, la plupart optant pour un fonctionnement a minima, en mode drive. Chez Algorel (150 adhérents, 760 points de vente, 2 milliards de CA), on estime que l’activité tourne actuellement à 15 % de son régime normal.

Le négoce passe au drive

La maison reste ouverte, déclaraient dans le courant de la semaine quatre fédérations de distribution professionnelle*, rappelant que les grossistes assuraient un service minimum, certes en mode dégradé, néanmoins suffisant pour servir les professionnels en toute sécurité. Aujourd’hui, le groupement Algorel, par la voix de son président Nicolas Mugnier, et de son vice-président Géraud Rouchy, apporte quelques précisions sur la situation dans la distribution professionnelle en sanitaire-chauffage, carrelage et électricité, tout du moins parmi leurs adhérents. «Sur l’ensemble de notre réseau, 80 à 90 % des sites fonctionnent aujourd’hui en mode «drive», constate Nicolas Mugnier. «La commande est passée par téléphone, le client vient ensuite la récupérer à une heure donnée, en mode sécurisé». Pour Géraud Rouchy, les professionnels ont bien compris la méthode et ça fonctionne plutôt bien. «Le mot d’ordre, c’est la sécurité pour tout le monde». Quant aux autres points de vente, ils sont pour la plupart en astreinte.

«Le premier souci de nos adhérents a été de préserver les équipes. On est sur un mode de fonctionnement ultra réduit, environ 10 à 15 % des effectifs sont à l’œuvre. Ne vont travailler que ceux qui en ont la nécessité et dans des conditions de sécurité maximales. Nos équipes sont très solidaires, les gens se serrent les coudes. On aurait presque plus de gens qui ont envie d’y aller que ceux qui sont sur la réserve.» Une commande groupée de masques a été passée au niveau d’Algorel pour équiper les collaborateurs.

Du côté des clients, l’activité tourne également au ralenti. La plupart des entreprises ayant plusieurs salariés sont à l’arrêt, révèle un sondage mené ces derniers jours auprès de 1400 clients des adhérents Algorel. Les plus petites sont toutefois plus enclines à maintenir un fil d’activité. C’est le cas d’un peu moins de la moitié d’entre elles, et essentiellement pour des dépannages.

 

Délais de paiement : l’inquiétude

Au sein d’Algorel, on ne cache pas son inquiétude de voir les délais de paiement s’allonger. «On voit déjà arriver les premières demandes de prorogation d’échéance. Nous appelons nos clients et les donneurs d’ordre à faire en sorte de respecter au maximum les règles en vigueur dans la filière parce que sinon dans le cas contraire, nous aurons des problèmes en cascade. L’Etat a mis en place des mesures qui sont très favorables aux entreprises pour leur permettre de se refinancer et de trouver de la trésorerie à faible coût. Au niveau d’Algorel nous avons pris des positions très claires en appelant nos adhérents à respecter les échéances de règlements fournisseurs. Il ne faut pas rajouter une crise à la crise.»

Tout le monde s’attend à une perte d’activité très forte en mars et avril et sûrement compliquée ensuite. Le niveau d’activité actuel se situerait environ à 15 % de la normale, estime-t-on chez Algorel. «On a d’abord été dans l’urgence de l’adaptation, là on commence à être dans un tout petit début de régime de croisière parce que l’on a mis une organisation en place. Une chose est certaine, nous allons vivre une année hors norme. Mais il faut que ça tienne.»

 

* FNAS (sanitaire-chauffage), FDME (matériel électrique), FFQ (quincaillerie) et FND (décoration)

REAGISSEZ A CET ARTICLE (Pour commenter, vous devez vous inscrire)