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La pompe à chaleur résiste en résidentiel, mais accuse le coup en tertiaire

01 OCTOBRE 2020 - L'Installateur

La pompe à chaleur connaît cette année des fortunes diverses. Si l’activité résidentielle résiste plutôt bien, le tertiaire/commercial en revanche encaisse mal le ralentissement économique. PAC & Clim Info dévoile les chiffres du marché à fin août.

pompe à chaleur

Rien n’arrête décidément la PAC air/air, pas même le covid. A fin août, la clim réversible affichait une enviable progression de + 13 %. Après des années de hausse continue (+ 27 % en année pleine en 2019 !), la clim continue de séduire les Français, que la période de confinement a peut-être rendus encore plus soucieux de leur confort intérieur. Après une pointe record à près de 730 000 PAC air/air l’an dernier, les 800 000 unités devraient être allègrement atteintes et dépassées en 2020. D’une façon générale, le secteur résidentiel a sauvé l’année de la pompe à chaleur. L’aérothermie, si elle ne connaît pas la croissance phénoménale de l’année dernière (+ 68 % à pareille date), tire son épingle du jeu avec un + 3 %, soit 97 932 PAC air/eau comptabilisées à fin août. Plutôt pas mal pour un marché qui, outre le ralentissement économique, a dû encaisser la perte des ménages les plus aisés dans l’accès aux aides publiques à la rénovation thermique. Une tendance, déjà constatée ces dernières années, se confirme : la PAC air/eau s’installe désormais majoritairement en rénovation. Les effets directs des aides et coups de pouce au remplacement de chaudières… Les puissances supérieures à 10 kW représentent aujourd’hui 51 % du marché. Déjà en repli dans le neuf ces dernières années, la PAC air/eau a cette année été impactée par la mise à l’arrêt des chantiers et de l’instruction des permis de construire. La géothermie, qui avait connu un frémissement en 2019, repart à la baisse (- 8%), avec 1327 systèmes vendus sur les huit premiers mois de l’année. Plus étonnant, le chauffe-eau thermodynamique accuse le coup, avec un – 13 % qui contraste avec le + 13 % de 2019 en année pleine.

 

Dans le tertiaire et le commercial en revanche, c’est plutôt la gueule de bois. Les ventes de DRV, en croissance continue à deux chiffres depuis plusieurs années, se sont brutalement enrayées. A fin août, le marché des groupes extérieurs de DRV affichait un repli de 9 %, à 18 831 unités. Dans le même temps, le nombre d’unités intérieures par groupe extérieur continue de baisser. Le ratio actuel est de 7 unités par groupe extérieur. Même topo pour les splits de plus de 17,5 kW, en recul de 5 % sur cette même période. La baisse est encore plus forte du côté des refroidisseurs de liquide (- 18 % à fin août), impactés par l’arrêt des chantiers et la baisse des investissements. Les appareils froid seul de puissance supérieure à 350 kW s’en sortent toutefois un peu mieux que les autres, vraisemblablement soutenus par les CEE et le dispositif de suramortissement à l’investissement. Et malgré le renfort bienvenu du décret tertiaire, la profession s’attend encore à une année 2021 difficile. Tertiaire mis à part, Didier Metz, président de PAC & Clim Info se montre inaltérablement optimiste : «On reste malgré tout une profession qui se porte plutôt bien par rapport à d’autres secteurs plus touchés.»

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