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La filière fioul riposte !

29 MARS 2019 - L'installateur

Chasse au fioul : les distributeurs veulent siffler la fin de la partie

Chasse au fioul : les distributeurs veulent siffler la fin de la partie

Engluée dans une marée noire de difficultés suite aux annonces gouvernementales évoquant l’éradication du chauffage au fioul, la filière réagit. La FF3C (Fédération française des combustibles, carburants & chauffage) a saisi le Conseil d’État pour demander l’annulation de l’arrêté dit «Coup de pouce économies d’énergie». Sa demande vise d’une part à faire reconnaître que les équipements performants utilisant le fioul domestique «sont générateurs d’efficacité énergétique et constituent un vecteur d’introduction d’énergie renouvelable». Et d’autre part à étendre le dispositif aux appareils à bois et aux convecteurs électriques.

Surtout, la FF3C annonce la création d’un biofioul à base d’EMAG (Ester méthylique d’acide gras) de colza, qui permet d’éviter 50 % d’émissions de gaz à effet de serre par rapport au fioul domestique fossile. Deux produits seront proposés, le F10 et le F30, respectivement composés de 10 % et de 30 % d’EMAG de colza. Par rapport au fioul classique, ils présenteront un surcoût d’environ 2,5 centimes d’euro/l pour le premier, et 7 centimes d’euro/l pour le second. Le F10 sera compatible avec les 4 millions de chaudières installées. En revanche, concernant le F30, il faudra soit changer le brûleur, soit remplacer les chaudières : la FF3C préconise de remplacer progressivement le million de chaudières installées ayant plus de 25 ans (à raison de 3 % par an). «Nous avons pour objectif de commercialiser le F10 et le F30 dès 2020 et de ne plus vendre de fioul 100 % fossile à partir de 2024», annonce Eric Layly, président fédéral de la FF3C. Plusieurs étapes sont à franchir d’ici là : les résultats de tests sont attendus pour la fin de l’année, et il faudra ensuite créer une norme.

Par ailleurs, la FF3C demande aux pouvoirs publics de réduire la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques), de façon à ne pas taxer la part d’EMAG de colza incorporée dans le biofioul. Elle souhaite aussi la mise en place d’incitations pour soutenir la conversion du parc actuel vers des chaudières fioul à très haute performance énergétiques biocompatibles. A très long terme (à partir de 2040), la filière veut proposer un combustible 100 % bio.

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