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La filière bois-énergie veut accélérer la cadence

28 MAI 2019 - CFP

Les professionnels du bois-énergie tels que le Cibe, la Fedene, Propellet ou encore Amorce se sont réunis fin mai à Paris pour la 1ère édition de la Journée Bois-énergie. L’occasion de rappeler que la filière bois est la première alternative aux énergies fossiles.

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Les objectifs nationaux pour le bois énergie représentent la moitié des objectifs de développement de la chaleur renouvelable avec, pour le bois énergie collectif et industriel, un doublement de la production d’ici 10 ans. Pour le chauffage domestique, le projet de la Programmation pluriannuelle de l’énergie espère que 9,5 millions de foyers – contre 7 millions à fin mai 2018 – seront chauffés au bois d’ici 5 ans. Mais le bois énergie, bien qu’il soit incontournable de la politique de transition énergétique en France, reste insuffisamment abordé par les pouvoirs publics. « Le bois-énergie est passé au second plan par rapport aux énergies fossiles alors que c’est la première énergie renouvelable de France », a annoncé Olivier David, chef du service climat et efficacité énergétique au ministère de la Transition écologique et solidaire. Ce dernier en a profité pour annoncer qu’un nouveau groupe de travail sera prochainement créé avec pour ambition de lever les freins et développer cette filière qui représentait en 2017, 70 % de la production de chaleur renouvelable en France. « Nous avons engagé des discussions avec le gouvernement dans le cadre de groupes de travail. Objectif : faire que les solutions bois énergie puissent enfin se déployer car elles sont en large décroissance depuis 7 ans faute d’un appoint financier suffisamment », ajoute lui Pascal Roger, président de la Fedene.

Forêt sous-exploitée

Parce que le bois énergie a des atouts à faire valoir. La France est le 3e pays forestier d’Europe en surface. Elle est passée de 8,5 millions d’hectares en 1850 à 17 millions aujourd’hui, ce qui représente un tiers du territoire métropolitain. 40 % sont certifiés Pan European Forest Certification (PEFC) et chaque année la forêt s’accroît naturellement de 85 000 hectares. « Les ressources sont importantes et nous devons les valoriser puisque nous n’utilisons que la moitié de ce qui pousse aujourd’hui », a indiqué Jérôme Mousset, chef du service Agriculture et Forêt à l’Ademe. Anna Martin, membre de l’association européenne pour la biomasse Bioenergy, a même ajouté que « le bois-énergie contribuait à l’économie locale puisque seulement 4 % était importé en Europe ». Son développement est par conséquent fortement accompagné et soutenu par les collectivités locales qui y voient un outil d’aménagement du territoire important. Il représente un marché de 3,5 milliards d’euros et près de 60 000 emplois locaux et non délocalisables.

Marc Antherieu, président de la commission chauffage au bois domestique au Ser, a tenu lui à rappeler que le taux d’émissions de particules fines sera divisé par deux entre 2012 et 2020 sur le parc d’appareils de chauffage au bois. La cause ? « Les appareils sont également de plus en plus performants avec l’arrivée de label comme Flamme Verte. On pousse donc le renouvellement du parc d’appareils et on espère même diviser par 4 les émissions de particules fines d’ici 2030 ». Emmanuel Rivière, directeur délégué d’Atmo Grand Est, a complété que le bois-énergie représentait 35 % des émissions de particules fins PM10 sur la région Grand Est, et 60 % des PM2,5. « Cette part est écrasante dans les installations ouvertes et résidentiels à faible rendement. Nous devons évoluer ». Peut-être serait-il temps de « fermer » les cheminées. L’Ademe estime à ce sujet qu’il serait possible en France de diviser par 5 le nombre de particules en remplaçant le parc de foyers ouverts par des foyers fermés. Sans parler du rendement…

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