Lors de sa conférence de rentrée, la Fédération française du bâtiment (FFB), par la voix de son président Olivier Salleron, a notamment demandé que le prochain nouveau gouvernement* retienne, dans le projet de loi de finances 2025, quatre principales mesures d’impact rapide pour les marchés du bâtiment.
Selon la FFB, ces mesures pourraient facilement constituer l’armature d’un plan logement, « dont tout le monde reconnaît la nécessité ». A commencer par un rétablissement d’un Prêt à taux zéro universel, ou d’un prêt à taux réduit sur le même principe, avec de longs différés de remboursement. Autres mesures : une prorogation du « Pinel », faute de disposer du temps suffisant pour élaborer et mettre en place un autre dispositif et alors que la Cour des comptes reconnaît au « Pinel » bien des vertus ; un maintien en 2025 des aides à la rénovation énergétique, singulièrement de MaPrimeRénov’ dans ses conditions actuelles.
Pas de surenchère réglementaire
Enfin, dernière demande : un arrêt de la surenchère réglementaire, avec notamment un glissement des étapes à venir de la RE 2020. « Trois marches étaient prévues pour durcir les exigences énergie, carbone et confort d’été, 2020 et 2022 c’est fait, mais les prochaines sont prévues pour 2025, 2028 et 2031. La FFB demande officiellement de décaler ces dates de trois ans. Car dans l’état actuel catastrophique de la construction de logements neufs, surenchérir la réglementation en passant aux exigences supérieures aura des coûts supplémentaires pour les clients et sûrement que les entreprises ne seront pas prêtes à faire cet effort. »
Années 50
Un recul de l’activité qui se prolonge en effet, avec, en glissement annuel sur sept mois à fin juillet, des mises en chantier encore en chute de 13,4 %, « ce qui confirme une tendance 2024 aux environs de 260 000 logements, niveau proche de celui de la fin des années 1950 », précise Olivier Salleron. « De fait, les permis, qui reculent encore de 9,9 % sur la même période, ne laissent pas espérer de rebond prochain. » Si l’activité en amélioration-entretien continue de croître, c’est de moins en moins vite. « Entre les deuxièmes trimestres 2023 et 2024, elle s’affiche en modeste hausse de 1,1 % hors effet prix, toujours pénalisée par la réforme ratée de MaPrimeRénov’ tout début 2024. Malgré l’assouplissement bienvenu de ce dispositif en mai dernier, la rénovation énergétique n’a progressé que de 0,4 %. »
Au global, la production bâtiment recule de 4,3 % en volume en glissement annuel sur le premier semestre 2024 et la FFB confirme sa prévision de - 5,5 % sur l’année.