Une petite étiquette verte fera bientôt son apparition sur les chaudières gaz, avec la mention «Compatible gaz vert». Cette initiative lancée par Coénove vise à faire prendre conscience qu’une chaudière fonctionnant au gaz naturel peut tout aussi bien fonctionner avec du gaz «renouvelable» et cela sans aucun changement sur l’appareil.
Le gaz vert est essentiellement produit par méthanisation, à partir de résidus agricoles, d’effluents d’élevage et de déchets. Sa part est encore anecdotique en France, elle représente environ 2 % de la consommation totale de gaz. Mais les ambitions de la filière sont importantes, l’objectif étant d’atteindre 100 % de gaz renouvelable en 2050, avec un premier palier à 20 % en 2030. On compte à ce jour 465 sites de production sur le territoire, qui injectent près de 8 TWh dans le réseau. Près de 1150 nouveaux sites d’ores et déjà dans les tuyaux les rejoindront bientôt. Outre la méthanisation, d’autres procédés viendront bientôt en renfort pour produire du gaz renouvelable, notamment la pyrogazéification, la gazéification, le power-to-méthane ou encore l’hydrogène. Mise à bout à bout, l’ensemble de la production de ces gisements pourrait offrir un potentiel de 420 TWh en 2050, soit une valeur pas très éloignée de la consommation actuelle de gaz fossile importé. Dans le contexte géopolitique actuel, le gaz renouvelable est une opportunité pour notre indépendance énergétique, relève l'association Coénove.
Renouvelable et locale
«Le gaz vert est une filière en plein essor qui commence à être de plus en plus reconnue», constate Bernard Aulagne, président de Coénove qui, sondage à l’appui, se félicite de la bonne image dont bénéficie cette énergie aux yeux du grand public. 84 % des particuliers en ont entendu parler, 90 % en ont une bonne image, 76 % se disent prêts à se chauffer au gaz vert s’ils en ont la possibilité. Mais 50 % seulement ont compris qu’il est compatible avec leur équipement actuel. D’où la mobilisation de la filière gaz pour renforcer sa notoriété auprès des consommateurs, mais aussi à tous les étages de la filière professionnelle. En insistant notamment sur le fait qu'il s'agit d'une énergie renouvelable, de surcroît produite localement et non importée. Les installateurs sont eux aussi appelés à prendre leur part dans la promotion du biométhane et du biopropane, en arborant la mention «installateur engagé gaz vert», mais aussi au moyen d’outils tels que des plaquettes d’information à remettre lors des leurs interventions chez le client. Cette démarche vise aussi les promoteurs, les bailleurs ou encore les collectivités locales. Pour Bernard Aulagne, cette initiative vise aussi à "montrer que la chaudière est tout sauf un équipement du passé». Lancement officiel sur Interclima mardi 4 octobre à 14h lors de la conférence «Accélérons pour un gaz renouvelable et l’autonomie énergétique dans le bâtiment».
