• L'ACTU

La Capeb inquiète malgré une activité en hausse

«C’est la rénovation énergétique qui tire le marché depuis la première fois depuis longtemps», a souligné Jean-Christophe Repon, président de la Capeb, lors d’un point presse ce mardi 6 septembre. Les travaux de performance énergétique des logements progressent en effet de 4 % en volume au 2e trimestre 2022 par rapport au 2e trimestre 2021. En hausse pour le huitième trimestre consécutif ; ils représentent désormais 52 % de l’activité globale. Cette activité globale, de même que l’ensemble de l’activité entretien-rénovation, sont en hausse de + 3 % en volume par rapport au 2^e trimestre 2021. Avec 2,5 % de croissance, la construction neuve continue de progresser mais à un rythme moindre que la tendance annuelle (2,7 %). Les autorisations de construction ont augmenté de + 16,4 % en mai 2022 par rapport à mai 2021.

Ce 2e trimestre se caractérise par :

• Une croissance de l’activité pour l’ensemble des corps de métiers, avec des évolutions comprises entre 2 % et 4 % (autour de 3 % pour les travaux de couverture-plomberie-chauffage).
• Une hausse des embauches salariées de 2,3 %. Dans l’artisanat du bâtiment, 25 % des chefs d’entreprise interrogés ont ainsi cherché à embaucher (contre 31 % au trimestre précédent) et 12 % y sont parvenus (contre 17 % au trimestre précédent).
• Une augmentation des besoins de trésorerie (16 % des entreprises font état de besoins de trésorerie contre 4 % au même trimestre de l’année précédente).
• Une baisse des marges déclarée par 36 % des entreprises, tandis que seulement 5 % déclarent une hausse.
• Des carnets de commandes ramenés à 101 jours, soit 10 jours de moins qu’un an auparavant. L’évolution semble se stabiliser à des niveaux élevés, tant en neuf qu’en entretien-rénovation. Les entreprises de 10 à 20 salariés apparaissent légèrement favorisées.

Si les chiffres du 2^e trimestre 2022 sont dans l’ensemble favorables, la Capeb n’en reste pas moins inquiète pour l’avenir. Elle constate un ralentissement de l’activité en fin d’année. Les hausses des prix des matériaux s’accélèrent et les trésoreries se tendent, laissant présager une fin d’année 2022 et une année 2023 difficiles.«Le contexte actuel lié aux difficultés d’approvisionnement, de recrutement, et à la hausse des prix des matériaux et de l’énergie, menace la croissance. Dans ces conditions, nous appelons le gouvernement à prendre les mesures qui s’imposent pour répondre de manière efficace à l’inflation, à la nécessaire transparence des prix et au risque de récession en 2023», déclare Jean-Christophe Repon. Le 22 septembre se tiendra au ministère de l’Economie une première discussion portant sur les freins à l’activité de l’artisanat du bâtiment. La Capeb a dressé une liste de 26 propositions dans le cadre de ces Assises du BTP. Citons 3 de ces propositions :

•  Assurer une réelle transparence sur les hausses de prix pratiquées par les industriels et les négoces, en lien avec la crise de la COVID, la guerre en Ukraine et la décarbonation des process industriels.
• Mettre en place une TVA à taux réduit à 5,5 % pour tous les travaux réalisés en groupement momentané d’entreprises (GME) constitué de plus de trois corps de métiers.
• Indexer les aides de MaPrimeRénov sur l’inflation constatée dans le secteur du bâtiment afin d’éviter une augmentation du reste à charge des ménages.