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La bûche appelle à l’aide

22 AVRIL 2021 - L'Installateur

Alors que les ventes de chaudières à bûches reculent d’année en année, les industriels du secteur réclament une aide spécifique pour encourager le renouvellement d’un parc important, souvent ancien et polluant, par des appareils plus performants.

chaudière bûche

Depuis 10 ans le marché de la chaudière bûche s’érode inexorablement. En 2020, les ventes ont encore reculé de 30 %, estime Uniclima, pour s’établir à environ 2500 unités. Le parc, qui ne fait pas l’objet d’un recensement précis, est estimé à quelque 800 000 appareils, pour la plupart d’ancienne génération, gourmands en bois et affichant de faibles rendements. Alors que l’on veut accroître la part du chauffage au bois en France tout en faisant la chasse aux appareils les plus polluants, les acteurs du secteur déplorent qu’il n’y ait pas d’incitation au renouvellement de ce parc vieillissant. Pour Eric Trendel, président du SFCB (Syndicat français des chaudiéristes biomasse), une mesure de soutien est nécessaire. «La chaudière bois-bûche souffre de l’absence de coup de pouce CEE», regrette-t-il. Une situation d’autant plus incompréhensible que les chaudières à charbon et au fioul, pour leur part, en bénéficient.

Certes, la chaudière à bûches figure parmi les appareils éligibles à MaPrimeRenov’, mais ce n’est pas suffisant, juge le représentant des industriels de la filière. «Il manque un véritable moteur pour aller chercher ce vieux parc !». Quant au fonds air bois, mis en place dans un certain nombre de collectivités parmi les plus polluées, le montant de la prime est bien souvent identique, que l’on change un poêle ou une chaudière, alors que cette dernière, plus onéreuse, nécessiterait une aide plus importante. Les chaudières à chargement automatique, principalement à granulés, profitent à plein de la dynamique créée par les aides. Elles se sont arrogées l’an dernier 85 % des ventes de chaudières biomasse. Le SFCB fait valoir que les chaudières bûches ont toute leur place dans le mix énergétique français, rappelant que la bûche est accessible en termes de prix, disponible localement, et qu’elle participe à l’équilibre de la filière biomasse et à sa pérennité. «Le bois-bûche de chauffage est la plupart du temps un bois que l’on fait soi-même, précise Eric Trendel. Bien souvent dans les campagnes, on plaçait une chaudière bûche en complément de la chaudière fioul. Mais aujourd’hui, poussé par les incitations, quand on remplace le fioul par une granulé, on enlève les deux…».

L'Installateur

 

 

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