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«L’Etat ne doit pas être le VRP de la pompe à chaleur»

06 JUIN 2024 - L'installateur

La filière chauffage au granulé n’a pas digéré la baisse de MaPrimeRénov’. Et réclame l’aide de l’Etat.

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«Le chauffage au granulé pourrait représenter 20 à 30 % du marché du chauffage, au lieu de 11 % aujourd’hui», a estimé Eric Vial, directeur de Propellet France, lors d’une conférence de presse donnée le mercredi 5 juin. Cela à deux conditions. D’une part, regagner la confiance des consommateurs grâce à une faible volatilité des prix : celle-ci ne peut pas être garantie, mais la filière travaille sur le sujet. D’autre part, bénéficier du soutien de l’Etat. Or on en est loin.  Au 1er avril, MaPrimeRénov’ a baissé de 30 %. Ainsi, un ménage très modeste ne perçoit plus que 7000 euros d’aides, au lieu de 10 000 euros auparavant, pour l’installation d’une chaudière à granulé. Au-delà de cette difficulté financière, le vrai problème, c’est le message qui est passé, estime Eric Vial : «La filière a répondu présent quand on nous a demandé d’installer plus d’appareils. 200 000 poêles et 40 000 chaudières ont été installés en 2022. C’est plus du double par rapport à 2021 pour les chaudières, et plus du double en deux ans pour les poêles. Et ensuite on nous dit qu’on n’a plus besoin de nous. Ce cafouillage pose un réel problème aux industriels, qui ont doublé leur capacité de production, et aux installateurs, qui ont investi dans le recrutement ou la formation».

Comment se justifie cette baisse de MaPrimeRénov’ ? La filière, qui n’a pas été consultée, n’a reçu que des explications «foireuses». «On nous dit qu’il faut penser aux autres usages du bois que le bois énergie, mais c’est une aberration car les autres usages ne concernent pas la même matière première. On ne fera pas de kérosène vert avec de la sciure. On nous dit aussi qu’il faut décarboner l’industrie. Mais on le fait déjà».

Pour Eric Vial, l’absence de soutien du gouvernement au bois-énergie tient notamment à sa méconnaissance de ce type de chauffage et à sa volonté de relancer le nucléaire. «Il faut qu’on arrête d’être monoénergie. On l’a été dans les années 50 avec l’électricité et maintenant cela recommence avec la pompe à chaleur. Pourquoi on augmente les aides sur la pompe à chaleur et qu’on les baisse sur le granulé ? C’est scandaleux. C’est inadmissible que l’Etat fasse le VRP de la pompe à chaleur. L’Etat doit communiquer sur un mix énergétique. Nous avons besoin de son soutien», affirme le directeur de Propellet France.

Lire l'article complet dans l'édition de juin de l'Installateur à paraître

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