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L'énergie butane propane : un rôle clé dans la filiale gazière française

13 DÉCEMBRE 2018 - L'Installateur

Organisation professionnelle existant depuis 80 ans, le Comité français butane propane (CFBP) s’emploie à mieux faire connaître le potentiel de cette énergie. Il renforce ses relations avec les professionnels du bâtiment et continue de s’engager dans la transition énergétique aux côtés d’associations partenaires.

L'énergie butane propane : un rôle clé dans la filiale gazière française

Comment se porte le marché du butane propane en comparaison de ceux du gaz naturel et du fioul ?
Joël Pedessac
: Le butane propane peut être employé lorsque le gaz naturel n’est pas disponible, soit généralement en zone rurale ou au sein de petites communes. On le retrouve sur l’ensemble du territoire contrairement au gaz naturel présent sur 9 200 communes*. D’autre part, dans un contexte de transition vers des solutions moins émettrices de CO2 et de polluants, les pouvoirs publics valorisent davantage le gaz en comparaison du fioul notamment avec la mise en place du crédit d’impôt pour la transition énergétique (Cite). Il s’avère effectivement que la production  de CO2 réduit de 25% lors du passage du fioul au gaz. De plus, la combustion étant plus propre, l’entretien des chaudières est également moins important. Cette dynamique favorable au butane propane se traduit par l’installation de 3 500 nouvelles chaudières sur les sept premiers mois de l’année. Ce marché est en hausse de 15 % par rapport à 2017. Les chiffres relatifs au remplacement de chaudières sont quant à eux stables (1 213 en 2018 contre 1 207 en 2017).

De quelle manière collaborez-vous avec les professionnels du bâtiment et, plus précisément, avec les installateurs ?
J. P.
: Nous travaillons indirectement avec les installateurs par le biais de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), du Syndicat national de la maintenance et des services en efficacité énergétique (Synasav) et de la Fédération française du bâtiment (FFB). Au travers de structures communes (Habita Plus, Energies & Avenir, et Coénove), nous soutenons différentes actions. Nous défendons entre autres l’intérêt du chauffage central, ce qui contribue à soutenir le métier d’installateur. Des outils marketing ont été mis en place afin de permettre aux installateurs de bien orienter leurs clients lors de la rénovation énergétique. Des outils pratiques sont également élaborés comme le livret d’entretien de la chaudière qui a été remanié en 2017.

Quels sont les sujets d’actualités et les enjeux du comité ?
J. P. : Les travaux en cours concernent la révision de la réglementation thermique, la question de la performance énergétique des bâtiments et l’étiquetage des chaudières. Concernant ce dernier sujet, un projet se dessine avec la commission européenne et les fabricants de chaudières afin de mettre en place une labellisation sur les matériels existants. Lors de la maintenance des chaudières, les installateurs évalueront et délivreront cet étiquetage grâce à des outils mis à leur disposition. D’autre part, un des enjeux du CFBP est également de produire plus de biogaz sur le marché. L’emploi de gaz décarboné d’origine renouvelable ne nécessite pas un changement de chaudière. Il peut être employé par les dix millions de chaudières gaz présentes sur le marché. Il permet bien évidemment d’éviter les émissions CO2.

Le CFBP travaille également sur le thème de la réglementation ?
J. P.
: Oui, nous nous concentrons actuellement sur l’arrêté du 23 février 2018 relatif aux règles techniques et de sécurité applicables aux installations de gaz combustible des bâtiments d’habitation individuelle ou collective, y compris dans les parties communes. Cette réglementation qui se substitue à l’arrêté du 2 août 1977 doit être rendue applicable dès 2020. 
Le Centre national d’expertise des professionnels du gaz (CNPG), dont le CFPB est un des membres fondateurs, est chargé de produire un document d’accompagnement de cette nouvelle réglementation. Cet arrêté précise notamment que la responsabilité de l’installateur commence dès que celui-ci raccorde un tuyau au robinet de la bouteille de gaz ou de la citerne.

* Sur un total de 36 000 communes.

 

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Une interview parue dans le numéro spécial "L'Installateur fête ses 70 ans" accompagnant l'édition de novembre

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