L’Afpac lance un outil d’évaluation du risque de gêne acoustique lors de la mise en place d’un groupe extérieur de pompe à chaleur. Un outil digital simple d’utilisation, gratuit, et fort utile pour éviter d’éventuels futurs conflits de voisinage.
Le bruit, une source de nuisance et parfois de conflit entre voisins. Soucieuse d’assurer à la pompe à chaleur des conditions idéales à son développement, l’Afpac se préoccupe depuis plusieurs années du sujet acoustique. L’association avait déjà édité des fiches techniques à l’usage des pros apportant conseils et recommandations pour limiter l’émergence acoustique consécutive à l’installation d’un groupe extérieur. Elle franchit une étape supplémentaire en lançant le mois prochain un outil numérique d’évaluation acoustique d’une installation de pompe à chaleur. Conçu par la commission acoustique de l’Afpac, cet outil gratuit à usage des pros se présente sous la forme d’une web application, utilisable sur tablette, téléphone ou PC. Il s’utilise lors de la première visite chez le client, au moment de la définition du projet. Plusieurs menus déroulants permettent de cerner le plus précisément le projet. On doit ainsi sélectionner l’environnement dans lequel se trouve la maison concernée (zone calme/urbaine/suburbaine, proche d’activités commerciales/industrielles, etc.). Un autre menu déroulant permet de sélectionner, au sein d’une liste très complète et mise à jour tous les mois, le modèle de pompe à chaleur que l’on a choisi d’installer. A chaque modèle est associée une puissance acoustique certifiée en laboratoire. Enfin, on définit les conditions d’installation : contre un mur, dans un angle, dans une cour intérieure, au milieu du jardin, etc. Le résultat donne un niveau d’émergence acoustique de la future installation en fonction des renseignements fournis : vert (= satisfaisant), ou rouge (= pas satisfaisant). Selon la réglementation, l’émergence acoustique ne doit pas dépasser le bruit résiduel (c’est-à-dire le bruit de fond) de 5 dB le jour et de 3 dB la nuit.
Mieux vaut prévenir que guérir
L’Afpac insiste, il s’agit d’un outil d’évaluation, dont la vocation est avant tout de sensibiliser le professionnel, partant du principe qu’il vaut mieux prévenir que guérir. Mais il n’a en aucun cas valeur d’étude acoustique, celle-ci devant être réalisée par un expert si besoin. « On demande beaucoup de choses à l’installateur : être compétent en hydraulique, en électricité, en froid… Cet outil se veut simple parce que les installateurs ne sont pas des spécialistes acousticiens. Il doit aider à comprendre l’importance du sujet acoustique afin d’évaluer s’il y a un risque ou non », explique David Bonnet, président de la commission acoustique de l’Afpac. En matière d’acoustique, est-il utile de le préciser, chaque décibel compte. Pour s’en convaincre, 3 dB supplémentaires équivalent à un doublement du niveau sonore.
Les fabricants ont eux aussi pris conscience de l’enjeu, en travaillant sur la forme des pales, la vitesse du ventilateur ou encore l’isolation du compresseur. En dix ans, le niveau moyen de puissance acoustique d’une Pac a baissé de 7 dB, indique l’Afpac. La directive éco-conception a également poussé les constructeurs à réduire le bruit de leurs machines. Toutefois, avec des terrains de plus en plus petits en construction neuve, la distance de la Pac avec la maison voisine n’est pas un sujet anodin.
« La Pac ne souffre pas la médiocrité en matière d’installation », déclare François Deroche, président de l’Afpac, qui insiste sur l’exigence de qualité qui anime l’association.
Lancement officiel de cet outil le 14 mars lors de la Journée annuelle de la pompe à chaleur.
