Dès le début du mois de mars, la société Elco France a pu bénéficier des mesures d’anticipation édictées par le groupe auquel elle appartient, Ariston Thermo, très implanté en Chine et en Italie, les premiers pays à avoir été affectés par le Covid-19. Rencontre avec Jérôme Pradal, directeur général.
« La Chine ayant été frappée en premier, nous avons vu bon nombre des équipes du groupe être confinées, avec un impact immédiat sur l’activité dans ce pays où Ariston Thermo est très présent, pose Jérôme Pradal. S’en est suivie une mise en sécurité de toutes les activités stratégiques en termes d’approvisionnement. Prises très rapidement, ces mesures ont permis d’anticiper la vague qui allait arriver en France. » Un comité de gestion de crise a ainsi été mis en place très tôt, auquel ont été associés les patrons des différentes filiales. « Le fait que l’Italie, terre d’origine du groupe, ait été le premier pays d’Europe à être touché a renforcé l’état d’urgence. » Ainsi, avant même que l’information ne soit relayée massivement par les médias français, Jérôme Pradal était sensibilisé au fait qu’un « tsunami » risquait de s’abattre sur la France. Dès le vendredi précédant l’annonce du confinement du 16 mars, l’ensemble des collaborateurs ont été équipés en ordinateurs et téléphones portables afin de pouvoir travailler en home office, le groupe ayant développé des moyens de digitalisation à vitesse grand V. En parallèle, Jérôme Pradal voyant arriver de la part de clients des demandes de plans de continuité d’activité, il a requis l’anticipation des productions estivales. « Comme nous sommes sur une activité relativement saisonnière – les chaudières collectives –, nous avons demandé à notre usine principale, située aux Pays-Bas, d’anticiper les productions d’un trimestre. Ainsi, début mars, l’usine avait lancé l’approvisionnement en volume afin d’être prête à produire dès fin mars la production généralement enclenchée fin mai. » La production a ensuite été adaptée au réel de l’activité. « Toute la chaîne des achats, de la production et la supply chain ont été travaillées très en amont afin d’éviter toute rupture de stock, complète Jérôme Pradal. » Très rapidement, les équipes sont passées en 2/8, afin d’assurer la continuité de la production mais aussi de protéger les salariés en faisant travailler deux équipes distinctes. « La priorité numéro un étant bien évidemment la santé des collaborateurs, les équipements de protection dont nous disposions ont immédiatement été adressés aux équipes de production et de supply chain qui devaient maintenir une présence à leur poste de travail. »
Partager un référentiel et un langage communs
En France, une fois les postes en télétravail mis en place, les rendez-vous physiques des commerciaux ont été stoppés et seules les interventions d’urgence en SAV ont été maintenues, avec une astreinte téléphonique de premier et de second niveau technique. « Les hôpitaux ou les Ehpad ne peuvent pas souffrir un arrêt de production de chauffage ou d’eau chaude sanitaire, nous devons donc être en capacité d’intervenir soit en direct soit en accompagnant les services techniques de nos clients exploitants, ou encore en faisant appel à ceux de nos sous-traitants qui maintenaient une activité. »
Très rapidement aussi, Elco a élaboré son propre protocole d’intervention, en se basant sur les préconisations du guide de l’OPPBTP. « L’idée était surtout de pouvoir s’appuyer sur un même référentiel que nos clients et partenaires afin de partager un langage commun lors de nos interventions. » Si les équipements de protection ont menacé un temps de manquer et ont donc été prioritairement réservés aux techniciens d’intervention, de nouveaux stocks devraient arriver et permettre de revenir à une activité de service un peu plus soutenue. « On peut imaginer qu’à l’avenir, le maintien des mesures de sécurité sanitaire sur les chantiers va demander davantage d’anticipation et cela aura un coût. »
Les enfants, partie intégrante de l’équipe !
Maintenir une activité en home office demande d’animer ce télétravail, cette façon de fonctionner inédite pour beaucoup, avec des contraintes personnelles, des enfants présents à domicile… « C’est une occasion très riche en questionnements et en actions du quotidien, commente Jérôme Pradal. J’ai par exemple décidé de supprimer toutes les activités de reporting et les réunions supérieures à une heure, afin de privilégier les contacts individuels avec les collaborateurs. Mais aussi parce qu’avec des enfants à la maison, les réunions longue durée sont impossibles ! » Voir apparaître à l’écran des petites têtes blondes ? Pas évident pour se concentrer ! Les équipes d’Elco ont donc décidé d’en jouer, au travers de challenges familiaux, de séances de sport en appartement ou encore d’expositions de dessins des enfants qui, du coup, font partie intégrante de l’entreprise !
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