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Jacques Chanut : l’activité tient… mais pas les marges

12 DÉCEMBRE 2019 - L'Installateur

Le rebond de 2019 s’est confirmé et permettra un atterrissage en douceur en 2020, a déclaré ce jeudi le président de la FFB. A deux conditions toutefois :...

Jacques Chanut : l'activité tient mais pas le s marges (Photo David Morganti)

 

Le rebond de 2019 s’est confirmé et permettra un atterrissage en douceur en 2020, a déclaré ce jeudi le président de la FFB. A deux conditions toutefois : «d’une part que le PTZ neuf soit effectivement maintenu en zones B2 et C et d’autre part qu’il n’y ait pas de durcissement brutal des règles prudentielles s’imposant aux établissements de crédit», a-t-il relativisé. L’autre grosse inquiétude tient à la question des prix et des coûts, et donc des marges. «On peine toujours à lire une véritable amélioration en ce domaine, déplore Jacques Chanut. Les données officielles en témoignent, montrant une forme de course difficile des prix bâtiment derrière les hausses de coûts. Or, les tensions sur le marché du travail, donc sur les salaires continueront à peser en 2020.» En outre, les courriers de révision annuelle des prix des matériaux qui sont en train d’arriver annoncent des hausses, et parfois sévères… Sans nul doute, les prix bâtiment devront être révisés à la hausse pour que les entreprises conservent des marges de manœuvre, prévient-on à la FFB.

 

La FFB s’inquiète également de la tournure que prend la réforme du CITE, avec la crainte qu’elle ne plombe la rénovation énergétique et plus largement l’activité amélioration-entretien. «La réforme du CITE va déboucher sur une crise du marché, dans un contexte où les prix de l’énergie ne suffisent pas à porter économiquement les opérations, explique Jacques Chanut. Le risque pourrait alors être de passer rapidement à l’obligation sèche de travaux, mesure qui viendrait torpiller pour longtemps le segment de l’amélioration-entretien.» La FFB en appelle de nouveau à la mise en place d’un système large, simple et puissant d’aide dédié.

Au global, le marché de la rénovation connaîtra une quasi-stabilisation en 2019, à +0,2 % en volume, puis une légère progression de 0,9 % en 2020, essentiellement due aux niveaux historiques de transactions enregistrés dans l’ancien depuis 2017.

 

 

Hors effet prix, après +1,3 % en 2018, l’activité 2019 se soldera sur une hausse de 1,2 % en 2019. Pour 2020 en revanche, la FFB prévoit un ralentissement à +0,8 %, dû principalement à un tassement de la dynamique d’investissement. Dans ses prévisions, elle estime que le logement neuf bénéficiera encore de deux belles années, après un rebond des ventes à + 5 % en 2019. Les permis devraient progresser de 1,9 % et 2,6 % en 2019 et 2020. Du côté des mises en chantier, les tendances ressortiront à +0,3 % et +2,8 % sur les mêmes années. Le tableau est moins rose en ce qui concerne le collectif qui souffrira du plongeon de près de 20 % des mises en vente en 2019, prédit la FFB. Les permis reculeront de 10,4 % en 2019, puis de 5,3 % en 2020 ; les mises en chantier, de 4,1 % puis de 5,7 %. Pour l’ensemble du logement, on estime que les volumes de permis et de mises en chantier s’établiront respectivement à plus de 434 000 et près de 408 000 unités en 2019, puis à près de 427 000 et de 400 000 unités en 2020.

Du côté de l’emploi, enfin, la FFB fait état d’un peu moins de 35 000 créations de postes, dont environ 30 000 sous forme salariée, très largement en CDI. Compte tenu de carnets de commandes bien garnis en fin d’année et de perspectives qui restent porteuses, 2020 affichera encore la création nette de 10 000 postes a minima, là encore le plus souvent de salariés.

 

 

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