Dans une interview accordée au journal Le Parisien mardi, le ministre de l’Economie et des Finances s'est dit favorable à une révision du calendrier d'interdiction de louer des passoires thermiques. Avant de rétropédaler le lendemain.
C’est écrit noir sur blanc dans la loi Climat et Résilience : dès 2025, il sera interdit de louer les passoires thermiques les moins bien isolées (classées étiquette G), et dès 2028 pour le reste des passoires (classées F). Dans l’édition du journal Le Parisien publiée mardi 26 septembre, Bruno Le Maire estime que l’inflation a changé la donne. « Je considère que tout ce qui a été décidé avant la hausse des taux d’intérêt mérite d’être regardé à nouveau à l’aune de cette crise. Ce qui était possible lorsque l’argent était disponible devient impossible avec des taux aussi élevés. Il faut être très pragmatique et regarder si on peut décaler les calendriers. Quand on augmente de 1,6 milliard d’euros les crédits dédiés à la rénovation des logements dans le budget 2024, c’est pour accompagner ces propriétaires. Aujourd’hui, je m’interroge : est-ce que ce classement dit DPE ne peut pas être amélioré ? », a-t-il déclaré au journal. Avant de poursuivre : « Avec mon collègue de la Transition écologique Christophe Béchu, nous sommes prêts à ouvrir ce débat ». Bruno Le Maire a conclu en affirmant être « très favorable » à une révision du calendrier, « en particulier pour les copropriétés ».
Volte-face
Mais face aux critiques, le ministre a rétropédalé et a indiqué le lendemain ne plus envisager le report du calendrier d'interdiction. « Il n'est pas question de modifier le calendrier tel qu'il a été déterminé, il s'agit simplement de réfléchir à la manière dont on peut être plus simple et plus clair pour nos compatriotes », s'est défendu Bruno Le Maire lors de la conférence de presse pour la présentation du budget 2024. Il enfin a ajouté que « l’interdiction à la location des passoires dites G+ est déjà en cours de route, mais chacun sait aussi que ça pose un certain nombre de problèmes aux copropriétés ». Le feuilleton de l'automne ne fait peut-être que commencer.
