Les équipes d’Ingérop ont remporté le Grand Prix pour un projet « projet unique en son genre, qui révolutionne l’acte de concevoir » : le village des Athlètes des Jeux Olympiques et Paralympiques en 2024, un quartier bas-carbone.
Situé sur les communes de Saint-Denis, Saint-Ouen-sur-Seine et L’Île-Saint-Denis (93), le Village des Athlètes est un projet hors norme : la Société de Livraison des Ouvrages Olympiques (Solideo), le maître d’ouvrage, ambitionne de faire de cette ancienne friche industrielle un quartier démonstrateur de la ville durable à la française. Avec une particularité de taille : le site de 52 hectares doit, en 2024, accueillir temporairement les Jeux Olympiques et Paralympiques. Le projet pour lequel Ingérop s’est vu confier l’ingénierie a donc été réalisé avec un changement de paradigme total dans l’acte de concevoir. « Avant, on faisait un village olympique qui, à terme, devenait un quartier. Aujourd’hui, le village est conçu comme un quartier qui se trouve accueillir un événement planétaire. On a retourné la problématique », explique Simon Dumoulin, directeur du pôle Urbain et Environnement chez Ingérop. Une équipe pluridisciplinaire d’ingénierie a donc été mobilisée très en amont pour mettre la réversibilité au cœur de la conception, et trouver des solutions ambitieuses pour minimiser les coûts techniques et financiers liés au changement de destination de l’ouvrage, dans un planning de réalisation contraint. À titre d’exemple, des salles de bain provisoires seront installées et récupérées après les travaux dans le cadre d’une future opération.
Climat 2050
Le projet entend par ailleurs être une référence en matière environnementale et est conçu pour être adapté au climat 2050. Le réemploi figure ainsi parmi l’un des axes forts retenus pour les travaux. Identification des zones de pollution, contrôle exhaustif en phase travaux… les équipes Ingérop ont été à pied d’œuvre pour atteindre des objectifs ambitieux. Au final, 20 000 m3 de déblais ont été réutilisés en remblais, 50 % des matériaux ont été issus du réemploi ou du recyclage pour les revêtements et quasiment 100 % des bétons issus de la déconstruction des bâtiments ont été réemployés en structures de chaussées.
Le quartier, qui doit accueillir à terme 165 900 m² de logements, des commerces, 104 500 m² de bureaux, des équipements (écoles primaires, lycée, gymnase) et les espaces publics associés, entend également être un modèle d’adaptation au changement climatique. Avec 7 hectares d’espaces verts, il fait la part belle à la végétalisation et propose une gestion des eaux pluviales à ciel ouvert, ce qui limite la multiplication des réseaux et permet un retour de l’eau à la nature. Pour limiter les îlots de chaleur, les professionnels d’Ingérop ont également mené un travail pour maximiser les phénomènes de rafraîchissement urbain et d’évapotranspiration des nombreux végétaux qui seront plantés sur le site.
